Me desperté al día siguiente, 9 de noviembre, tras un largo sueño de doce horas. Según su costumbre, Conseil vino a enterarse de «cómo había pasado la noche el señor» y a ofrecerme sus servicios. Había dejado su amigo el canadiense durmiendo como un hombre que no hubiera hecho otra cosa en la vida.
Le lendemain, 9 novembre, je ne me réveillai qu'après un long sommeil de douze heures. Conseil vint, suivant son habitude, savoir «comment monsieur avait passé la nuit». et lui offrir ses services. Il avait laissé son ami le Canadien dormant comme un homme qui n'aurait fait que cela toute sa vie.
Le dejé charlar a su manera, sin apenas responderle. Me tenía preocupado la ausencia del capitán Nemo durante la víspera y esperaba poder verlo nuevamente ese día.
Je laissai le brave garçon babiller à sa fantaisie, sans trop lui répondre. J'étais préoccupé de l'absence du capitaine Nemo pendant notre séance de la veille, et j'espérais le revoir aujourd'hui.
Me puse el traje de biso, cuya naturaleza intrigaba a Conseil. Le expliqué que nuestras ropas estaban hechas con los filamentos brillantes y sedosos que unen a las rocas a los pínnidos, moluscos bivalvos muy abundantes a orillas del Mediterráneo. Antiguamente se tejían con este biso bellas telas, guantes y medias, a la vez muy suaves y de mucho abrigo. La tripulación del Nautilus podía vestirse así económicamente y sin tener que pedir nada ni a los algodoneros, ni a las ovejas ni a los gusanos de seda.
Bientôt j'eus revêtu mes vêtements de byssus. Leur nature provoqua plus d'une fois les réflexions de Conseil. Je lui appris qu'ils étaient fabriqués avec les filaments lustrés et soyeux qui rattachent aux rochers les «jambonneaux», sortes de coquilles très abondantes sur les rivages de la Méditerranée. Autrefois, on en faisait de belles étoffes, des bas, des gants, car ils étaient à la fois très moelleux et très chauds. L'équipage du Nautilus pouvait donc se vêtir à bon compte, sans rien demander ni aux cotonniers, ni aux moutons, ni aux vers à soie de la terre.
Lorsque je fus habillé, je me rendis au grand salon. Il était désert.
Tras haberme lavado y vestido, me dirigí al gran salón, que se hallaba vacío, donde me consagré al estudio de los tesoros de conquiliología contenidos en las vitrinas, y de los herbarios que ofrecían a mi examen las más raras plantas marinas que, aunque disecadas, conservaban sus admirables colores. Entre tan preciosos hidrófitos llamaron mi atención los cladostefos verticilados, las padinaspavonias, las caulerpas de hojas de viña, los callithammion graníferos, las delicadas ceramias de color escarlata, las agáreas en forma de abanico, las acetabularias, semejantes a sombreritos de hongos muy deprimidos, que fueron durante largo tiempo clasificados como zoófitos, y toda una serie de fucos.
Je me plongeai dans l'étude de ces trésors de conchyliologie, entassés sous les vitrines. Je fouillai aussi de vastes herbiers, emplis des plantes marines les plus rares, et qui, quoique desséchées, conservaient leurs admirables couleurs. Parmi ces précieuses hydrophytes, je remarquai des cladostèphes verticillées, des padines-paon, des caulerpes à feuilles de vigne, des callithamnes granifères, de délicates céramies à teintes écarlates, des agares disposées en éventails, des acétabules, semblables à des chapeaux de champignons très déprimés, et qui furent longtemps classées parmi les zoophytes, enfin toute une série de varechs.
Transcurrió así todo el día, sin que el capitán Nemo me honrara con su visita. No se descubrieron los cristales de observación, como si se quisiera evitar que nuestros sentidos se mellaran en la costumbre de tan bello espectáculo.
La journée entière se passa, sans que je fusse honoré de la visite du capitaine Nemo. Les panneaux du salon ne s'ouvrirent pas. Peut-être ne voulait-on pas nous blaser sur ces belles choses.
La dirección del Nautilus se mantuvo al Este Nordeste; su velocidad, en doce millas, y su profundidad, entre cincuenta y sesenta metros.
La direction du Nautilus se maintint à l'est-nord-est, sa vitesse à douze milles, sa profondeur entre cinquante et soixante mètres.
Al día siguiente, 10 de noviembre, se nos mantuvo en el mismo abandono, en la misma soledad. No vi a nadie de la tripulación. Ned y Conseil pasaron la mayor parte del día conmigo, desconcertados ante la inexplicable ausencia del capitán. ¿Se hallaría enfermo aquel hombre singular? ¿O tal vez se proponía modificar sus proyectos respecto a nosotros?
Le lendemain, 10 novembre, même abandon, même solitude. Je ne vis personne de l'équipage. Ned et Conseil passèrent la plus grande partie de la journée avec moi. Ils s'étonnèrent de l'inexplicable absence du capitaine. Cet homme singulier était-il malade? Voulait-il modifier ses projets à notre égard?
Después de todo, como observó Conseil, gozábamos de una entera libertad y se nos tenía abundante y delicadamente alimentados. Nuestro huésped se había atenido hasta entonces a los términos de lo estipulado, y no podíamos quejarnos. Además, la singularidad de nuestro destino nos reservaba tan hermosas compensaciones que no teníamos derecho a reprocharle nada.
Après tout, suivant la remarque de Conseil. nous jouissions d'une entière liberté, nous étions délicatement et abondamment nourris. Notre hôte se tenait dans les termes de son traité. Nous ne pouvions nous plaindre, et d'ailleurs, la singularité même de notre destinée nous réservait de si belles compensations, que nous n'avions pas encore le droit de l'accuser.
Fue aquel mismo día cuando comencé a escribir el diario de estas aventuras. Esto es lo que me ha permitido narrarlas con una escrupulosa exactitud. Como detalle curioso, diré que escribí este diario en un papel fabricado con zostera marina.
Ce jour-là, je commençai le journal de ces aventures, ce qui m'a permis de les raconter avec la plus scrupuleuse exactitude, et, détail curieux, je l'écrivis sur un papier fabriqué avec la zostère marine.
En la madrugada del 11 de noviembre, la expansión del aire fresco por el interior del Nautilus me reveló que habíamos emergido a la superficie del océano para renovar la provisión de oxígeno. Me dirigí a la escalerilla central y subí a la plataforma.
Le 11 novembre, de grand matin, l'air frais répandu à l'intérieur du Nautilus m'apprit que nous étions revenus à la surface de l'Océan, afin de renouveler les provisions d'oxygène. Je me dirigeai vers l'escalier central, et je montai sur la plate-forme.
Eran las seis de la mañana. El cielo estaba cubierto y el mar gris, pero en calma, apenas mecido por el oleaje. Tenía la esperanza de encontrarme allí con el capitán Nemo, pero ¿vendría? Vi únicamente al timonel, encerrado en su jaula de vidrio.
Il était six heures. Je trouvai le temps couvert, la mer grise, mais calme. A peine de houle. Le capitaine Nemo, que j'espérais rencontrer là, viendrait-il? Je n'aperçus que le timonier, emprisonné dans sa cage de verre. Assis sur la saillie produite par la coque du canot, j'aspirai avec délices les émanations salines.
Sentado en el saliente que formaba el casco del bote, aspiré con delicia las emanaciones salinas. Poco a poco, la bruma iba disipándose bajo la acción de los rayos solares. El astro radiante se elevaba en el horizonte. El mar se inflamó bajo su mirada como un reguero de pólvora. Esparcidas por el cielo, las nubes se colorearon de tonos vivos y Henos de matices, y numerosas «lenguas de gato» anunciaron viento para todo el día.
Peu à peu, la brume se dissipa sous l'action des rayons solaires. L'astre radieux débordait de l'horizon oriental. La mer s'enflamma sous son regard comme une traînée de poudre. Les nuages, éparpillés dans les hauteurs, se colorèrent de tons vifs admirablement nuancés, et de nombreuses «langues de chat» annoncèrent du vent pour toute la journée.
Pero ¿qué podría importar el viento al Nautilus, insensible a las tempestades?
Mais que faisait le vent à ce Nautilus que les tempêtes ne pouvaient effrayer!
Contemplaba, admirado, aquella salida del sol, tan jubilosa como vivificante, cuando oí a alguien subir hacia la plataforma.
J'admirai donc ce joyeux lever de soleil, si gai, si vivifiant, lorsque j'entendis quelqu'un monter vers la plate-forme.
Me dispuse a saludar al capitán Nemo, pero fue su segundo -al que ya había visto yo durante la primera visita del capitán -quien apareció.
Avanzó sobre la plataforma, sin parecer darse cuenta de mi presencia. Con su poderoso anteojo, el hombre escrutó todos los puntos del horizonte con una extremada atención. Acabado su examen, se acercó a la escotilla y pronunció esta frase cuyos términos recuerdo con exactitud por haberla oído muchas veces en condiciones idénticas:
Je me préparais à saluer le capitaine Nemo, mais ce fut son second - que j'avais déjà vu pendant la première visite du capitaine - qui apparut. Il s'avança sur la plate-forme. et ne sembla pas s'apercevoir de ma présence. Sa puissante lunette aux yeux, il scruta tous les points de l'horizon avec une attention extrême. Puis, cet examen fait, il s'approcha du panneau, et prononça une phrase dont voici exactement les termes. Je l'ai retenue, car, chaque matin, elle se reproduisit dans des conditions identiques. Elle était ainsi conçue:
Nautron respoc lorni virch
«Nautron respoc lorni virch.»
Ignoro lo que pueda significar.
Ce qu'elle signifiait, je ne saurais le dire.
Pronunciadas esas palabras, el segundo descendió a bordo. Pensé que el Nautilus iba a reanudar su navegación submarina y descendí a mi camarote.
Ces mots prononcés, le second redescendit. Je pensai que le Nautilus allait reprendre sa navigation sous-marine. Je regagnai donc le panneau, et par les coursives je revins à ma chambre.
Así pasaron cinco días sin que cambiara la situación. Cada mañana subía yo a la plataforma y oía pronunciar esa frase al mismo individuo.
El capitán Nemo seguía sin aparecer.
Cinq jours s'écoulèrent ainsi, sans que la situation se modifiât. Chaque matin, je montais sur la plate-forme. La même phrase était prononcée par le même individu. Le capitaine Nemo ne paraissait pas.
Ya me había hecho a la idea de no verle más cuando, el 16 de noviembre, al regresar a mi camarote con Ned y Conseil, hallé sobre la mesa una carta.
J'avais pris mon parti de ne plus le voir, quand, le 16 novembre, rentré dans ma chambre avec Ned et Conseil, je trouvai sur la table un billet à mon adresse.
La abrí con impaciencia.
Je l'ouvris d'une main impatiente. Il était écrit d'une écriture franche et nette, mais un peu gothique et qui rappelait les types allemands.
Escrita con una letra clara, un poco gótica, la carta decía lo siguiente:
Ce billet était libellé en ces termes:
«Señor profesor Aronnax.
Monsieur le professeur Aronnax, à bord du Nautilus.
A bordo del Nautilus, a 16 de noviembre de 1867.
16 novembre 1867.
El capitán Nemo tiene el honor de invitar al profesor Aronnax a una partida de caza que tendrá lugar mañana por la mañana en sus bosques de la isla Crespo. Espera que nada impida al señor profesor participar en la expedición, a la que se invita también a sus compañeros.
Le capitaine Nemo invite monsieur le professeur Aronnax à une partie de chasse qui aura lieu demain matin dans ses forêts de l'île Crespo. Il espère que rien n'empêchera monsieur le professeur d'y assister, et il verra avec plaisir que ses compagnons se joignent à lui.
El comandante del Nautilus
Capitán NEMO.»
Le commandant du Nautilus,
Capitaine NEMO.»
-¡Una cacería! -exclamó Ned.
«Une chasse! s'écria Ned.
-Y en sus bosques de la isla Crespo -añadió Conseil.
— Et dans ses forêts de l'île Crespo! ajouta Conseil.
-Así que va, pues, a tierra, este hombre -dijo Ned Land.
— Mais il va donc à terre, ce particulier-là? reprit Ned Land.
-Así parece indicarlo claramente la carta -dije, releyéndola.
— Cela me paraît clairement indiqué, dis-je en relisant la lettre.
-Pues bien, hay que aceptar la invitación -dijo el canadiense-. Una vez en tierra firme, veremos qué podemos hacer. Por otra parte, no nos vendrá mal comer un poco de carne fresca.
— Eh bien! il faut accepter, répliqua le Canadien. Une fois sur la terre ferme, nous aviserons à prendre un parti. D'ailleurs, je ne serai pas fâché de manger quelques morceaux de venaison fraîche.»
Sin pararme a pensar en la contradicción existente entre el horror manifiesto del capitán Nemo por los continentes y las islas, y su invitación a una cacería en un bosque, dije a mis compañeros:
Sans chercher à concilier ce qu'il y avait de contradictoire entre l'horreur manifeste du capitaine Nemo pour les continents et les îles, et son invitation de chasser en forêt, je me contentai de répondre:
-Veamos ante todo dónde está y cómo es esa isla Crespo.
«Voyons d'abord ce que c'est que l'île Crespo.»
Consulté el planisferio y a los 32º 40' de latitud Norte y 167º 50'de longitud Oeste hallé un islote que fue descubierto en 1801 por el capitán Crespo y al que los antiguos mapas españoles denominaban como Roca de la Plata. Nos hallábamos, pues, a unas mil ochocientas millas de nuestro punto de partida. La dirección del Nautilus, ligeramente modificada, le llevaba hacia el Sudeste.
Je consultai le planisphère, et, par 32°40' de latitude nord et 167°50' de longitude ouest, je trouvai un îlot qui fut reconnu en 1801 par le capitaine Crespo, et que les anciennes cartes espagnoles nommaient Rocca de la Plata, c'est-à-dire «Roche d'Argent». Nous étions donc à dix-huit cents milles environ de notre point de départ, et la direction un peu modifiée du Nautilus le ramenait vers le sud-est.
Mostré a mis compañeros aquella pequeña roca perdida en medio del Pacífico septentrional.
Je montrai à mes compagnons ce petit roc perdu au milieu du Pacifique nord.
-Si el capitán Nemo va de vez en cuando a tierra -les dije-,escoge para ello islas absolutamente desiertas.
«Si le capitaine Nemo va quelquefois à terre, leur dis-je, il choisit du moins des îles absolument désertes!»
Ned Land movió la cabeza por toda respuesta, antes de salir con Conseil. Aquella noche, tras dar cuenta de la cena, que me fue servida por el steward mudo e impasible, me dormí no sin alguna preocupación.
Ned Land hocha la tête sans répondre, puis Conseil et lui me quittèrent. Après un souper qui me fut servi par le stewart muet et impassible, je m'endormis, non sans quelque préoccupation.
Al despertarme al día siguiente, 17 de noviembre, sentí que el Nautilus se hallaba absolutamente inmóvil. Me vestí rápidamente y fui al gran salón.
Le lendemain, 17 novembre, à mon réveil, je sentis que le Nautilus était absolument immobile. Je m'habillai lestement, et j'entrai dans le grand salon.
Allí estaba el capitán Nemo, esperándome. Se levantó, me saludó y me preguntó si estaba dispuesto a acompañarle.
Le capitaine Nemo était là. Il m'attendait, se leva, salua, et me demanda s'il me convenait de l'accompagner.
Como no hizo la menor alusión a su ausencia durante aquellos ocho días, yo me abstuve de todo comentario al respecto, limitándome a decirle simplemente que tanto yo como mis compañeros estábamos dispuestos a seguirle.
Comme il ne fit aucune allusion à son absence pendant ces huit jours, je m'abstins de lui en parler, et je répondis simplement que mes compagnons et moi nous étions prêts à le suivre.
-Tan sólo -añadí -desearía hacerle una pregunta.
«Seulement, monsieur, ajoutai-je, je me permettrai de vous adresser une question.
-Pregunte, señor Aronnax, que si puedo darle respuesta lo haré con mucho gusto.
— Adressez, monsieur Aronnax, et, si je puis y répondre, j'y répondrai.
-Pues bien, capitán, ¿cómo es posible que usted, que ha roto toda relación con la tierra, posea bosques en la isla Crespo?
— Eh bien, capitaine, comment se fait-il que vous, qui avez rompu toute relation avec la terre, vous possédiez des forêts dans l'île Crespo?
-Señor profesor, los bosques de mis posesiones no piden al sol ni su luz ni su calor. Ni leones, ni tigres, ni panteras, ni ningún cuadrúpedo los frecuentan. Sólo yo los conozco y sólo para mí crece su vegetación. No son bosques terrestres, son bosques submarinos.
— Monsieur le professeur, me répondit le capitaine, les forêts que je possède ne demandent au soleil ni sa lumière ni sa chaleur. Ni les lions, ni les tigres, ni les panthères, ni aucun quadrupède ne les fréquentent. Elles ne sont connues que de moi seul. Elles ne poussent que pour moi seul. Ce ne sont point des forêts terrestres, mais bien des forêts sous-marines.
-¿Bosques submarinos?
— Des forêts sous-marines! m'écriai-je.
-Sí, señor profesor.
— Oui, monsieur le professeur.
-¿Y es a ellos a los que me invita a seguirle?
— Et vous m'offrez de m'y conduire?
-Precisamente.
— Précisément.
-¿A pie?
— A pied?
-En efecto.
— Et même à pied sec.
-¿Para cazar?
— En chassant?
-Para cazar.
— En chassant.
-¿Escopeta en mano?
— Le fusil à la main?
-Escopeta en mano.
— Le fusil à la main.»
No pude entonces dejar de mirar al comandante del Nautilus de un modo poco halagüeño para su persona.
Je regardai le commandant du Nautilus d'un air qui n'avait rien de flatteur pour sa personne.
«Decididamente -pensé-,está mal de la cabeza. Ha debido sufrir durante estos ocho días un acceso que aún le dura. ¡Qué lástima! Preferiría habérmelas con un extravagante que con un loco.»
«Décidément, il a le cerveau malade, pensai-je. Il a eu un accès qui a dure huit jours, et même qui dure encore. C'est dommage! Je l'aimais mieux étrange que fou!»
Debían leerse claramente en mi rostro tales pensamientos, pero el capitán Nemo se limitó a invitarme a seguirle, lo que hice como un hombre resignado a todo.
Cette pensée se lisait clairement sur mon visage, mais le capitaine Nemo se contenta de m'inviter à le suivre, et je le suivis en homme résigné à tout.
Llegamos al comedor, donde hallamos servido ya el desayuno.
Nous arrivâmes dans la salle à manger, où le déjeuner se trouvait servi.
-Señor Aronnax -me dijo el capitán-,le ruego que comparta conmigo sin ceremonia este almuerzo. Hablaremos mientras comemos. Le he prometido un paseo por el bosque, pero no puedo comprometerme a encontrar un restaurante por el camino. Así que coma usted, teniendo en cuenta que la próxima colación vendrá con algún retraso.
«Monsieur Aronnax, me dit le capitaine, je vous prierai de partager mon déjeuner sans façon. Nous causerons en mangeant. Mais, si je vous ai promis une promenade en forêt, je ne me suis point engagé à vous y faire rencontrer un restaurant. Déjeunez donc en homme qui ne dînera probablement que fort tard.»
Hice honor a la comida que tenía ante mí, compuesta de diversos pescados y de rodajas de holoturias, excelentes zoófitos, con una guarnición de algas muy aperitivas, tales como la Porphyria laciniata y la Laurentia primafetida. Teníamos por bebida un agua muy límpida a la que, tomando ejemplo del capitán, añadí algunas gotas de un licor fermentado, extraído, a usanza kamchatkiana, del alga conocida con el nombre de Rodimenia palmeada.
Je fis honneur au repas. Il se composait de divers poissons et de tranches d'holoturies, excellents zoophytes, relevés d'algues très apéritives, telles que la Porphyria laciniata et la Laurentia primafetida. La boisson se composait d'eau limpide à laquelle, à l'exemple du capitaine, j'ajoutai quelques gouttes d'une liqueur fermentée, extraite, suivant la mode kamchatkienne, de l'algue connue sous le nom de «Rhodoménie palmée».
El capitán Nemo comió durante algún tiempo en silencio. Luego, dijo:
Le capitaine Nemo mangea, d'abord, sans prononcer une seule parole. Puis, il me dit:
-Señor profesor, al proponerle ir de caza a mis bosques de Crespo, ha pensado usted hallarme en contradicción conmigo mismo. Al informarle de que se trata de bosques submarinos, me ha creído usted loco. Señor profesor, nunca hay que juzgar a los hombres a la ligera.
«Monsieur le professeur, quand je vous ai proposé de venir chasser dans mes forêts de Crespo, vous m'avez cru en contradiction avec moi-même. Quand je vous ai appris qu'il s'agissait de forêts sous-marines, vous m'avez cru fou. Monsieur le professeur, il ne faut jamais juger les hommes à la légère.
-Pero, capitán, le ruego…
— Mais, capitaine, croyez que...
-Escúcheme, y verá entonces si puede acusarme de locura o de contradicción.
— Veuillez m'écouter, et vous verrez si vous devez m'accuser de folie ou de contradiction.
-Le escucho.
— Je vous écoute.
-Señor profesor, sabe usted tan bien como yo que el hombre puede vivir bajo el agua a condición de llevar consigo su provisión de aire respirable. En los trabajos submarinos, el obrero, revestido de un traje impermeable y con la cabeza encerrada en una cápsula de metal, recibe el aire del exterior por medio de bombas impelentes y de reguladores de salida.
— Monsieur le professeur, vous le savez aussi bien que moi, l'homme peut vivre sous l'eau à la condition d'emporter avec lui sa provision d'air respirable. Dans les travaux sous-marins, l'ouvrier, revêtu d'un vêtement imperméable et la tête emprisonnée dans une capsule de métal, reçoit l'air de l'extérieur au moyen de pompes foulantes et de régulateurs d'écoulement.
-Es el sistema de las escafandras -le dije.
— C'est l'appareil des scaphandres, dis-je.
-En efecto, pero en esas condiciones el hombre no es libre: está unido a la bomba que le envía el aire por un tubo de goma, verdadera cadena que le amarra a tierra. Si nosotros debiéramos estar así ligados al Nautilus, no podríamos ir muy lejos.
— En effet, mais dans ces conditions, l'homme n'est pas libre. Il est rattache à la pompe qui lui envoie l'air par un tuyau de caoutchouc, véritable chaîne qui le rive à la terre, et si nous devions être ainsi retenus au Nautilus, nous ne pourrions aller loin.
-¿Y cuál es el medio de estar libre?
— Et le moyen d'être libre? demandai-je.
-El que nos ofrece el aparato Rouquayrol Denayrouze, inventado por dos compatriotas suyos, y que yo he perfeccionado para mi uso particular. Este sistema le permitirá arriesgarse en estas nuevas condiciones fisiológicas sin que sus órganos sufran. Se compone de un depósito de chapa gruesa, en el que almaceno el aire bajo una presión de cincuenta atmósferas. Ese depósito se fija a la espalda por medio de unos tirantes, igual que un macuto de soldado. Su parte superior forma una caja de la que el aire, mantenido por un mecanismo de fuelle, no puede escaparse más que a su tensión normal. En el aparato Rouquayrol, tal como es empleado, dos tubos de caucho salen de la caja para acabar en una especie de pabellón que aprisiona la nariz y la boca del operador; uno sirve para la introducción del aire inspirado y el otro para la salida del aire expirado; es la lengua la que cierra uno u otro según las necesidades de la respiración. Pero yo, que tengo que afrontar presiones considerables en el fondo de los mares, he tenido que modificar ese sistema, con la utilización de una esfera de cobre como escafandra. Es en esta esfera en la que desembocan los tubos de inspiración y expiración.
— C'est d'employer l'appareil Rouquayrol-Denayrouze, imaginé par deux de vos compatriotes, mais que j'ai perfectionné pour mon usage, et qui vous permettra de vous risquer dans ces nouvelles conditions physiologiques, sans que vos organes en souffrent aucunement. Il se compose d'un réservoir en tôle épaisse, dans lequel j'emmagasine l'air sous une pression de cinquante atmosphères. Ce réservoir se fixe sur le dos au moyen de bretelles, comme un sac de soldat. Sa partie supérieure forme une boîte d'où l'air, maintenu par un mécanisme à soufflet, ne peut s'échapper qu'à sa tension normale. Dans l'appareil Rouquayrol, tel qu'il est employé, deux tuyaux en caoutchouc, partant de cette boîte, viennent aboutir à une sorte de pavillon qui emprisonne le nez et la bouche de l'opérateur; l'un sert à l'introduction de l'air inspiré, l'autre à l'issue de l'air expiré, et la langue ferme celui-ci ou celui-là, suivant les besoins de la respiration. Mais, moi qui affronte des pressions considérables au fond des mers, j'ai dû enfermer ma tête, comme celle des scaphandres, dans une sphère de cuivre, et c'est à cette sphère qu'aboutissent les deux tuyaux inspirateurs et expirateurs.
-Muy bien, capitán Nemo, pero el aire que usted lleva debe usarse muy rápidamente y cuando éste no contiene más de un quince por ciento de oxígeno se hace irrespirable.
— Parfaitement, capitaine Nemo, mais l'air que vous emportez doit s'user vite, et dès qu'il ne contient plus que quinze pour cent d'oxygène, il devient irrespirable.
-Así es, pero ya le he dicho que las bombas del Nautilus me permiten almacenarlo bajo una presión considerable, y en esas condiciones el depósito del aparato puede proveer aire respirable durante nueve o diez horas.
Sans doute, mais je vous l'ai dit, monsieur Aronnax, les pompes du Nautilus me permettent de l'emmagasiner sous une pression considérable, et, dans ces conditions, le réservoir de l'appareil peut fournir de l'air respirable pendant neuf ou dix heures.
-Ninguna objeción ya por mi parte -respondí-. Únicamente, quisiera saber, capitán, cómo puede usted iluminar su camino por el fondo del océano.
— Je n'ai plus d'objection à faire, répondis-je. Je vous demanderai seulement, capitaine, comment vous pouvez éclairer votre route au fond de l'Océan?
-Con el aparato Ruhmkorff, señor Aronnax. Si el -otro se lleva a la espalda, éste se fija a la cintura. Se compone de una pila Bunsen que yo pongo en actividad no con bicromato de potasa, sino con sodio. Una bobina de inducción recoge la electricidad producida y la dirige hacia una linterna de una disposición particular. En esta linterna hay una serpentina de vidrio que contiene solamente un residuo de gas carbónico. Cuando el aparato funciona, el gas se hace luminoso, dando una luz blanquecina y continua. Así equipado, respiro y veo.
— Avec l'appareil Ruhmkorff, monsieur Aronnax. Si le premier se porte sur le dos, le second s'attache à la ceinture. Il se compose d'une pile de Bunzen que je mets en activité, non avec du bichromate de potasse, mais avec du sodium. Une bobine d'induction recueille l'électricité produite, et la dirige vers une lanterne d'une disposition particulière. Dans cette lanterne se trouve un serpentin de verre qui contient seulement un résidu de gaz carbonique. Quand l'appareil fonctionne, ce gaz devient lumineux, en donnant une lumière blanchâtre et continue. Ainsi pourvu, je respire et je vois.
-Capitán Nemo, da usted tan abrumadoras respuestas a todas mis objeciones que no me atrevo ya a dudar. Sin embargo, aunque obligado a admitir los aparatos Rouquayrol y Ruhmkorff, me quedan algunas reservas acerca del fusil con el que va a armarme.
— Capitaine Nemo, à toutes mes objections vous faites de si écrasantes réponses que je n'ose plus douter. Cependant, si je suis bien forcé d'admettre les appareils Rouquayrol et Ruhmkorff, je demande à faire des réserves pour le fusil dont vous voulez m'armer.
-Por supuesto, no se trata de un fusil de pólvora -respondió el capitán.
— Mais ce n'est point un fusil à poudre, répondit le capitaine.
-¿De aire?
— C'est donc un fusil à vent?
-Claro es. ¿Cómo quiere que fabrique pólvora a bordo, sin tener aquí ni salitre, ni azufre ni carbón?
— Sans doute. Comment voulez-vous que je fabrique de la poudre à mon bord, n'ayant ni salpêtre, ni soufre ni charbon?
-Por otra parte -dije-,para tirar bajo el agua, en un medio que es ochocientas cincuenta y cinco veces más denso que el aire, habría que vencer una resistencia considerable.
— D'ailleurs, dis-je, pour tirer sous l'eau, dans un milieu huit cent cinquante-cinq fois plus dense que l'air il faudrait vaincre une résistance considérable.
-Eso no sería un obstáculo mayor. Hay ciertos cañones, perfeccionados después de Fulton por los ingleses Philippe Coles y Burley, por el francés Furcy y por el italiano Landi, que están provistos de un sistema particular de cierre y que pueden tirar en esas condiciones. Pero, se lo repito, como carezco de pólvora, la he reemplazado por aire comprimido que me procuran en abundancia las bombas del Nautilus.
— Ce ne serait pas une raison. Il existe certains canons, perfectionnés après Fulton par les Anglais Philippe Coles et Burley, par le Français Furcy, par l'Italien Landi, qui sont munis d'un système particulier de fermeture, et qui peuvent tirer dans ces conditions. Mais je vous le répète, n'ayant pas de poudre, je l'ai remplacée par de l'air à haute pression, que les pompes du Nautilus me fournissent abondamment.
-Pero ese aire debe gastarse rápidamente.
— Mais cet air doit rapidement s'user.
-Mi depósito Rouquayrol puede proveerme de aire si es necesario. Basta para ello un grifo ad hoc. Además, señor Aronnax, podrá usted comprobar por sí mismo que en estas cacerías submarinas no se hace un consumo excesivo de aire ni de balas.
— Eh bien, n'ai-je pas mon réservoir Rouquayrol, qui peut, au besoin, m'en fournir. Il suffit pour cela d'un robinet ad hoc. D'ailleurs, monsieur Aronnax, vous verrez par vous-même que, pendant ces chasses sous-marines, on ne fait pas grande dépense d'air ni de balles.
-Pese a todo, me parece que en esa semioscuridad, y en medio de un líquido muy denso en relación con la atmósfera, los tiros no pueden ir muy lejos y deben ser difícilmente mortales.
— Cependant, il me semble que dans cette demi-obscurité, et au milieu de ce liquide très dense par rapport à l'atmosphère, les coups ne peuvent porter loin et sont difficilement mortels?
-Al contrario, con este tipo de fusil todos los tiros son mortales, y todo animal tocado, por ligeramente que sea, cae fulminado.
— Monsieur, avec ce fusil tous les coups sont mortels, au contraire, et dès qu'un animal est touché, si légèrement que ce soit, il tombe foudroyé.
-¿Por qué?
— Pourquoi?
-Porque no son balas ordinarias las que tira el fusil sino pequeñas cápsulas de vidrio (inventadas por el químico austríaco Leniebrock) de las que tengo un considerable aprovisionamiento. Estas cápsulas de vidrio, recubiertas por una armadura de acero, y hechas más pesadas por un casquillo de plomo, son verdaderas botellitas de Leyde, en las que la electricidad está forzada a muy alta tensión. Se descargan al más ligero choque, y por poderoso que sea el animal que las reciba, cae fulminado. Añadiré que estas cápsulas tienen un grosor del cuatro y que la carga de un fusil ordinario podría contener una decena.
— Parce que ce ne sont pas des balles ordinaires que ce fusil lance, mais de petites capsules de verre - inventées par le chimiste autrichien Leniebroek - et dont j'ai un approvisionnement considérable. Ces capsules de verre, recouvertes d'une armature d'acier, et alourdies par un culot de plomb, sont de véritables petites bouteilles de Leyde, dans lesquelles l'électricité est forcée à une très haute tension. Au plus léger choc, elles se déchargent, et l'animal, si puissant qu'il soit, tombe mort. J'ajouterai que ces capsules ne sont pas plus grosses que du numéro quatre, et que la charge d'un fusil ordinaire pourrait en contenir dix.
-No discuto más -respondí, levantándome -y estoy dispuesto a tomar mi fusil. Además, a donde vaya usted, iré yo.
— Je ne discute plus, répondis-je en me levant de table, et je n'ai plus qu'à prendre mon fusil. D'ailleurs, ou vous Irez, j'irai.»
El capitán Nemo me condujo hacia la parte posterior del Nautilus y, al pasar ante el camarote de Ned y Conseil, les llamé para que nos siguieran.
Le capitaine Nemo me conduisit vers l'arrière du Nautilus, et, en passant devant la cabine de Ned et de Conseil, j'appelai mes deux compagnons qui nous suivirent aussitôt.
Llegamos a una cabina, situada cerca de la sala de máquinas, en la que debíamos ponernos nuestros trajes de paseo.
Puis, nous arrivâmes à une cellule située en abord près de la chambre des machines, et dans laquelle nous devions revêtir nos vêtements de promenade.