Ce terrible spectacle inaugurait la série des catastrophes maritimes, que le Nautilus devait renconter sur sa route. Depuis qu'il suivait des mers plus fréquentées, nous apercevions souvent des coques naufragées qui achevaient de pourrir entre deux eaux, et, plus profondément, des canons, des boulets, des ancres, des chaînes, et mille autres objets de fer, que la rouille dévorait.
Dieser fürchterliche Anblick war das Vorspiel zu Katastrophen, welchen der Nautilus auf seiner Fahrt begegnen sollte. Seit er in mehr befahrenen Gegenden sich bewegte, gewahrten wir oft gescheiterte Schiffsrümpfe, welche ganz verfault waren, und mehr in der Tiefe Kanonen, Kugeln, Anker, Ketten, und tausend andere eiserne, von Rost zerfressene Gegenstände.
Cependant, toujours entraînés par ce Nautilus, où nous vivions comme isolés, le 11 décembre, nous eûmes connaissance de l'archipel des Pomotou, ancien «groupe dangereux» de Bougainville, qui s'étend sur un espace de cinq cents lieues de l'est-sud-est à l'ouest-nord-ouest. entre 13°30' et 23°50' de latitude sud, et 125°30' et 151°30' de longitude ouest, depuis l'île Ducie jusqu'à l'île Lazareff. Cet archipel couvre une superficie de trois cent soixante-dix lieues carrées, et il est formé d'une soixantaine de groupes d'îles, parmi lesquels on remarque le groupe Gambier, auquel la France a imposé son protectorat. Ces îles sont coralligènes. Un soulèvement lent, mais continu, provoqué par le travail des polypes, les reliera un jour entre elles. Puis, cette nouvelle île se soudera plus tard aux archipels voisins, et un cinquième continent s'étendra depuis la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie jusqu'aux Marquises.
Inzwischen kamen wir, in ununterbrochener rascher Fahrt auf dem Nautilus isolirt, am 11. December zu dem Pomotou-Archipel, der früher »gefährlichen Gruppe« Bougainville, die sich über fünfhundert Meilen weit von Ost-Süd-Ost nach West-Nord-West hin erstreckt, zwischen 13°30' und 23°50' südlicher Breite, und 125°30' und 151°30' westlicher Länge. Dieser Archipel nimmt eine Fläche von dreihundertsiebenzig Quadrat-Lieues ein, und besteht aus etwa sechzig Inselgruppen, worunter die Gruppe Gambier, die unter französischem Protectorat steht. Diese Inseln sind aus Korallen entstanden. Die langsame, aber ununterbrochene Arbeit der Polypen wird sie einst mit einander in Verbindung bringen. Dann wird diese neue Insel später mit den benachbarten Archipelen zusammen wachsen, und von Neuseeland und Neu-Caledonien bis zu den Marquesas wird ein neuer Continent entstehen.
Le jour où je développai cette théorie devant le capitaine Nemo, il me répondit froidement:
Als ich diese Ansicht dem Kapitän Nemo äußerte, entgegnete er kalt:
«Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes!»
»Nicht neuer Continente bedarf's auf der Erde, sondern neuer Menschen!«
Les hasards de sa navigation avaient précisément conduit le Nautilus vers l'île Clermont-Tonnerre, l'une des plus curieuses du groupe, qui fut découvert en 1822, par le capitaine Bell, de la Minerve. Je pus alors étudier ce système madréporique auquel sont dues les îles de cet Océan.
Der Nautilus gelangte weiter auf seiner Fahrt zur Insel Clermont-Tonnère, einer der merkwürdigsten der im Jahre 1822 vom Kapitän Bell auf der Minerva entdeckten Gruppe. Da konnte ich recht studiren, wie die Inseln dieses Oceans aus Madreporen oder Seesternen entstanden sind.
Les madrépores, qu'il faut se garder de confondre avec les coraux, ont un tissu revêtu d'un encroûtement calcaire, et les modifications de sa structure ont amené M. Milne-Edwards, mon illustre maître, à les classer en cinq sections. Les petits animalcules qui sécrètent ce polypier vivent par milliards au fond de leurs cellules. Ce sont leurs dépôts calcaires qui deviennent rochers, récifs, îlots, îles. Ici, ils forment un anneau circulaire, entourant un lagon ou un petit lac intérieur, que des brèches mettent en communication avec la mer. Là, ils figurent des barrières de récifs semblables à celles qui existent sur les côtes de la Nouvelle-Calédonie et de diverses îles des Pomotou. En d'autres endroits, comme à la Réunion et à Maurice, ils élèvent des récifs frangés, hautes murailles droites, près desquelles les profondeurs de l'Océan sont considérables.
Die Madreporen, welche man ja nicht mit den Korallen verwechseln darf, haben ein mit Kalküberzug bekleidetes Gewebe, und nach Verschiedenheit der Structur desselben, hat Milne-Edwards sie in fünf Abtheilungen geordnet. Die kleinen Thierchen, welche diese Polypengehäuse durch Absonderung bilden, leben zu Milliarden im Innern ihrer Zellen, und was sie an Kalkgebilden absetzen, wird zu Felsen, Rissen, Eilanden, Inseln. Hier bilden sie einen kreisrunden Ring, welcher einen Binnensee umgiebt, der durch Lücken mit dem Meer in Verbindung gesetzt ist; dort gestalten sich Schutzmauern von Rissen gleich denen, welche sich an den Küsten Neu-Caledoniens und verschiedener Pomotou-Inseln finden. An anderen Stellen, wie bei Réunion und St. Moritz, errichten sie ausgezackte Risse, hohe, gerad aufgebaute Felswände neben unergründlichen Tiefen des Oceans.
En prolongeant à quelques encablures seulement les accores de l'île Clermont-Tonnerre, j'admirai l'ouvrage gigantesque, accompli par ces travailleurs microscopiques. Ces murailles étaient spécialement l'oeuvre des madréporaires désignés par les noms de millepores, de porites, d'astrées et de méandrines. Ces polypes se développent particulièrement dans les couches agitées de la surface de la mer, et par conséquent, c'est par leur partie supérieure qu'ils commencent ces substructions, lesquelles s'enfoncent peu à peu avec les débris de sécrétions qui les supportent. Telle est, du moins, la théorie de M. Darwin, qui explique ainsi la formation des atolls - théorie supérieure, selon moi, à celle qui donne pour base aux travaux madréporiques des sommets de montagnes ou de volcans, immergés à quelques pieds au-dessous du niveau de la mer.
Indem wir nur einige Kabellängen weit von den steilen Küsten der Insel Clermont-Tonnère vorüberfuhren, konnte ich das Riesewerk, welches diese mikroskopischen Arbeiter vollführten, staunend bewundern. Diese Felswände waren speciell das Werk von Madreporenarten, welche mit besonderen Namen Milleporen, Poriten, Mäandrinen genannt werden. Diese Polypen entwickeln sich vorzugsweise in den bewegten Schichten der Meeresoberfläche, und folglich fangen sie ihre unterseeischen Bauten von oben an, und dieselben dringen mit den Trümmern von Ablagerungen, welche die Grundlagen bilden, allmälig immer tiefer. Dies ist wenigstens die Theorie Darwin's, welche die Bildung der Atolle erklärt, – eine Theorie, welche meines Erachtens den Vorzug vor derjenigen hat, welche von der Annahme ausgeht, die Basis der madreporischen Arbeiten seien Gipfel von Bergen oder Vulkanen, welche einige Fuß unter dem Meeresspiegel sich befänden.
Je pus observer de très près ces curieuses murailles, car, à leur aplomb, la sonde accusait plus de trois cents mètres de profondeur, et nos nappes électriques faisaient étinceler ce brillant calcaire.
Ich konnte diese merkwürdigen Felswände ganz aus der Nähe beobachten, denn an ihrer senkrechten Seite ließ die Sonde mehr als dreihundert Meter Tiefe erkennen, und in unseren elektrischen Streiflichtern erglänzte der schimmernde Kalkstein.
Répondant à une question que me posa Conseil, sur la durée d'accroissement de ces barrières colossales, je l'étonnai beaucoup en lui disant que les savants portaient cet accroissement à un huitième de pouce par siècle.
Conseil fragte mich, binnen welcher Zeit diese kolossalen Felswände aufgewachsen seien, und gerieth in großes Staunen, als ich ihm sagte, die Gelehrten schlügen diesen Zuwachs auf den achten Theil eines Zolles binnen einem Jahrhundert an.
«Donc, pour élever ces murailles, me dit-il, il a fallu?...
»Also, um diese Wände aufzubauen, sagte er, bedurfte es ...?
— Cent quatre-vingt-douze mille ans, mon brave Conseil, ce qui allonge singulièrement les jours bibliques. D'ailleurs, la formation de la houille, c'est-à-dire la minéralisation des forêts enlisées par les déluges, a exigé un temps beaucoup plus considérable. Mais j'ajouterai que les jours de la Bible ne sont que des époques et non l'intervalle qui s'écoule entre deux levers de soleil, car, d'après la Bible elle-même. Le soleil ne date pas du premier jour de la création.»
– Hundertzweiundneunzigtausend Jahre, mein wackerer Conseil, wodurch die Tage der Bibel sehr lange werden. Uebrigens hat die Braunkohlenbildung, d.h. die Mineralisation der von den Ueberschwemmungen versunkenen Wälder, eine weit beträchtlichere Zeit erfordert. Aber ich füge bei, daß die in der Bibel als Tage bezeichneten Zeiträume nur Epochen bedeuten, und nicht die Zeit von einem Sonnenaufgang bis zum folgenden, denn laut eben dieser Bibel war die Sonne am ersten Schöpfungstage noch nicht vorhanden.«
Lorsque le Nautilus revint à la surface de l'Océan, je pus embrasser dans tout son développement cette île de Clermont-Tonnerre, basse et boisée. Ses roches madréporiques furent évidemment fertilisées par les trombes et les tempêtes. Un jour, quelque graine, enlevée par l'ouragan aux terres voisines, tomba sur les couches calcaires, mêlées des détritus décomposés de poissons et de plantes marines qui formèrent l'humus végétal. Une noix de coco, poussée par les lames, arriva sur cette côte nouvelle. Le germe prit racine. L'arbre, grandissant, arrêta la vapeur d'eau. Le ruisseau naquit. La végétation gagna peu à peu. Quelques animalcules, des vers, des insectes, abordèrent sur des troncs arrachés aux îles du vent. Les tortues vinrent pondre leurs oeufs. Les oiseaux nichèrent dans les jeunes arbres. De cette façon, la vie animale se développa, et, attiré par la verdure et la fertilité, l'homme apparut. Ainsi se formèrent ces îles, oeuvres immenses d'animaux microscopiques.
Als der Nautilus wieder zur Meeresoberfläche kam, konnte ich die Insel Clermont-Tonnère, die niedrig und bewaldet ist, in ihrer ganzen Ausdehnung überblicken. Ihre madreporischen Felsen wurden offenbar durch Tromben und Stürme zur Fruchtbarkeit gebracht. Einst fiel ein Samenkörnlein, vom Sturmwind aus benachbartem Festland hergetragen, auf Kalkgrund vermischt mit verwesten Theilen von Fischen und Seepflanzen, welche pflanzennährenden Humus bildeten. Eine Kokusnuß trieb auf den Wellen an diese neue Küste. Der Keim wurzelte Der heranwachsende Baum hemmte die Wasserverdünstung. Es entstand ein Bach. Allmälig nahm die Vegetation zu. Einige Thierchen, Würmer, Insecten, kamen auf Baumstämmen, welche der Wind von den Inseln weggetrieben hatte. Es kamen Schildkröten und brüteten ihre Eier aus. Vögel nisteten in dem jungen Baumschlag. Dergestalt kam das animale Leben zur Entwickelung, und angezogen vom Grünen und der Fruchtbarkeit, erschien der Mensch. Also bildeten sich diese Inseln, unermeßliche Werke mikroskopischer Thiere.
Vers le soir, Clermont-Tonnerre se fondit dans l'éloignement, et la route du Nautilus se modifia d'une manière sensible. Après avoir touché le tropique du Capricorne par le cent trente-cinquième degré de longitude, il se dirigea vers l'ouest-nord-ouest, remontant toute la zone intertropicale. Quoique le soleil de l'été fût prodigue de ses rayons, nous ne souffrions aucunement de la chaleur, car à trente ou quarante mètres au-dessous de l'eau, la température ne s'élevait pas au-dessus de dix à douze degrés.
Gegen Abend schwand Clermont-Tonnère in der Ferne aus den Augen, und die Fahrt des Nautilus änderte merklich ihre Richtung. Nachdem derselbe unter'm hundertfünfunddreißigsten Grad der Länge den Wendekreis des Steinbocks berührt hatte, wendete er sich nach West-Nord-West, und durchlief nochmals die ganze tropische Zone. So reichlich die Sommersonne ihre Strahlen warf, so hatten wir durchaus nicht von der Hitze zu leiden, denn dreißig bis vierzig Meter unter'm Wasserspiegel stieg die Temperatur nicht über zehn bis zwölf Grad.
Le 15 décembre, nous laissions dans l'est le séduisant archipel de la Société. et la gracieuse Taiti, la reine du Pacifique. J'aperçus le matin, quelques milles sous le vent, les sommets élevés de cette île. Ses eaux fournirent aux tables du bord d'excellents poissons, des maquereaux, des bonites, des albicores, et des variétés d'un serpent de mer nommé munérophis.
Am 15. December ließen wir östlich den reizenden Archipel der Gesellschaftsinseln, und das anmuthige Taïti. Früh Morgens erblickte ich einige Meilen unter'm Wind die hohen Gipfel dieser Insel. Ihre Gewässer lieferten den Tafeln an Bord köstliche Fische, Makrelen, Bonite und Varietäten einer Meerschlange, Munerophis genannt.
Le Nautilus avait franchi huit mille cent milles. Neuf mille sept cent vingt milles étaient relevés au loch, lorsqu'il passa entre l'archipel de Tonga-Tabou, où périrent les équipages de l'Argo, du Port-au-Prince et du Duke-of-Portland, et l'archipel des Navigateurs, où fut tué le capitaine de Langle, l'ami de La Pérouse. Puis, il eut connaissance de l'archipel Viti, où les sauvages massacrèrent les matelots de l'Union et le capitaine Bureau, de Nantes, commandant l'Aimable-Josephine.
Der Nautilus hatte damals achttausendeinhundert Meilen zurückgelegt. Als das Log neuntausendsiebenhundertundzwanzig Meilen zeigte, fuhr er durch den Archipel von Tonga-Tabou, wo die Mannschaften des Argo, des Port-au-Prince und des Duke of Portland umkamen, und den Archipel der Schifferinseln, wo La Pérouse's Freund, der Kapitän de Langle, seinen Tod fand. Darauf bekam er den Archipel Viti in Sicht, wo die Matrosen der Union und der Commandant der Aimable Josephine, Kapitän Bureau, von den Wilden erschlagen wurden.
Cet archipel qui se prolonge sur une étendue de cent lieues du nord au sud, et sur quatre-vingt-dix lieues de l'est à l'ouest, est compris entre 60 et 20 de latitude sud, et 174° et 179° de longitude ouest. Il se compose d'un certain nombre d'îles, d'îlots et d'écueils, parmi lesquels on remarque les îles de Viti-Levou, de Vanoua-Levou et de Kandubon.
Dieser Archipel, welcher aus einer Anzahl Inseln, Eilande und Klippen besteht, worunter Viti-Levou und Vanona-Levou bemerkenswerth, liegt zwischen 6° und 20° südlicher Breite, und 174° bis 179° westlicher Länge.
Ce fut Tasman qui découvrit ce groupe en 1643, l'année même où Toricelli inventait le baromètre, et où Louis XIV montait sur le trône. Je laisse à penser lequel de ces faits fut le plus utile à l'humanité. Vinrent ensuite Cook en 1714, d'Entrecasteaux en 1793, et enfin Dumont-d'Urville, en 1827, débrouilla tout le chaos géographique de cet archipel. Le Nautilus s'approcha de la baie de Wailea, théâtre des terribles aventures de ce capitaine Dillon, qui, le premier, éclaira le mystère du naufrage de La Pérouse.
Die Gruppe wurde von Tasman im Jahre 1643 entdeckt, dem Jahre der Thronbesteigung Ludwig's XIV., und der Erfindung des Barometer durch Toricelli. Welches von diesen drei Ereignissen der Menschheit nützlicher gewesen, steht zu erwägen. Darauf kamen Cook im Jahre 1714, d'Entrecasteaux 1793, und endlich entwirrte Dumont d'Urville 1827 das ganze geographische Chaos dieses Archipels. Der Nautilus näherte sich der Bai Wailon, dem Schauplatz der fürchterlichen Erlebnisse des Kapitän Dillon, welcher zuerst das Geheimniß von La Pérouse's Schiffbruch aufklärte.
Cette baie, draguée à plusieurs reprises, fournit abondamment des huîtres excellentes. Nous en mangeâmes immodérément, après les avoir ouvertes sur notre table même, suivant le précepte de Sénèque. Ces mollusques appartenaient à l'espèce connue sous le nom d'ostrea lamellosa, qui est très commune en Corse. Ce banc de Wailea devait être considérable, et certainement, sans des causes multiples de destruction, ces agglomérations finiraient par combler les baies, puisque l'on compte jusqu'à deux millions d'oeufs dans un seul individu.
Diese Bai liefert treffliche Austern in reichlicher Menge. Wir genossen sie im Uebermaß, und wenn Meister Ned dabei nicht seine Gefräßigkeit zu bereuen hatte, so kam es daher, weil die Auster das einzige Gericht ist, welches niemals Verdauungsbeschwerden macht. Und wirklich bedarf es nicht weniger als sechzehn Dutzend dieser Mollusken, um die dreihundertundfünfzehn Gramm Stickstoff zu liefern, welche ein einziger Mensch zur Tagesnahrung braucht. Sie gehören zu der bekannten, in Corsika sehr häufigen Gattung Ostrea lamellosa. Diese Austernbänke, welche bedeutende Anhäufungen bilden, sind im Stande, wenn nicht vielfache Ursachen ihre Zerstörung bewirken, die Baien auszufüllen, denn man zählt in einem einzigen Stück bis zwei Millionen Eier.
Et si maître Ned Land n'eut pas à se repentir de sa gloutonnerie en cette circonstance, c'est que l'huître est le seul mets qui ne provoque jamais d'indigestion. En effet, il ne faut pas moins de seize douzaines de ces mollusques acéphales pour fournir les trois cent quinze grammes de substance azotée, nécessaires à la nourriture quotidienne d'un seul homme.
Le 25 décembre, le Nautilus naviguait au milieu de l'archipel des Nouvelles-Hébrides, que Quiros découvrit en 1606, que Bougainville explora en 1768, et auquel Cook donna son nom actuel en 1773. Ce groupe se compose principalement de neuf grandes îles, et forme une bande de cent vingt lieues du nord-nord-ouest au sud-sud-est, comprise entre 15° et 2° de latitude sud, et entre 164° et 168° de longitude. Nous passâmes assez près de l'île d'Aurou, qui, au moment des observations de midi, m'apparut comme une masse de bois verts, dominée par un pic d'une grande hauteur.
Am 25. December schiffte der Nautilus mitten durch den Archipel der Neu-Hebriden, welche 1606 von Quiros entdeckt, 1768 von Bougainville erforscht wurden, und von Cook 1773 ihren jetzigen Namen bekamen. Diese Gruppe besteht hauptsächlich aus neun großen Inseln, die in einer Reihe zwischen 15° und 2° südlicher Breite, und 164° bis 168° Länge liegen. Wir kamen ziemlich nahe bei der Insel Auron vorbei, welche mir wie eine Masse grüner Waldung vorkam, woraus ein hoher Pik hervorragte.
Ce jour-là, c'était Noël, et Ned Land me sembla regretter vivement la célébration du «Christmas», la véritable fête de la famille, dont les protestants sont fanatiques.
Es war diesen Tag Weihnachten, und Ned-Land schien mir sehr das Christfest zu vermissen, diese Familienfreude, worauf die Protestanten so viel halten.
Je n'avais pas aperçu le capitaine Nemo depuis une huitaine de jours, quand le 27, au matin, il entra dans le grand salon, ayant toujours l'air d'un homme qui vous a quitté depuis cinq minutes. J'étais occupé à reconnaître sur le planisphère la route du Nautilus. Le capitaine s'approcha, posa un doigt sur un point de la carte, et prononça ce seul mot:
Seit acht Tagen hatte ich den Kapitän Nemo nicht gesehen, als er am 27. Morgens früh in den großen Salon trat, wie ich eben auf der Karte die Fahrt des Nautilus zu verfolgen beschäftigt war. Der Kapitän trat herzu, legte einen Finger auf einen Punkt der Karte und sprach nur das Wort:
«Vanikoro.»
»Vanikoro.«
Ce nom fut magique. C'était le nom des îlots sur lesquels vinrent se perdre les vaisseaux de La Pérouse. Je me relevai subitement.
Dieser Name wirkte magisch. Er bezeichnete die Eilande, wo einst La Pérouse's Schiffe verloren gingen. Ich stand augenblicklich auf.
«Le Nautilus nous porte à Vanikoro? demandai-je.
»Der Nautilus fährt nach Vanikoro? fragte ich.
— Oui, monsieur le professeur, répondit le capitaine.
– Ja, Herr Professor, erwiderte der Kapitän.
— Et je pourrai visiter ces îles célèbres où se brisèrent la Boussole et l'Astrolabe?
– Und ich könnte die berühmten Inseln besuchen, wo die Boussole und Astrolabe zu Grunde gingen?
— Si cela vous plaît, monsieur le professeur.
– Wenn es Ihnen beliebt, Herr Professor.
— Quand serons-nous à Vanikoro?
– Wann werden wir zu Vanikoro anlangen?
— Nous y sommes, monsieur le professeur.»
– Wir sind schon da, Herr Professor!«
Suivi du capitaine Nemo, je montait sur la plate-forme, et de là, mes regards parcoururent avidement l'horizon.
Ich begleitete den Kapitän Nemo auf die Plateform, wo meine Blicke begierig über den Horizont schweiften.
Dans le nord-est émergeaient deux îles volcaniques d'inégale grandeur, entourées d'un récif de coraux qui mesurait quarante milles de circuit. Nous étions en présence de l'île de Vanikoro proprement dite, à laquelle Dumont d'Urville imposa le nom d'île de la Recherche, et précisément devant le petit havre de Vanou, situé par 16°4' de latitude sud, et 164°32' de longitude est. Les terres semblaient recouvertes de verdure depuis la plage jusqu'aux sommets de l'intérieur, que dominait le mont Kapogo, haut de quatre cent soixante-seize toises.
Nordöstlich kamen zwei vulkanische Inseln von ungleicher Größe zum Vorschein, um welche sich ein Korallenriff von vierzig Meilen Umfang zog. Wir befanden uns vor der eigentlich Vanikoro genannten Insel, welcher Dumont d'Urville den Namen Recherche gab, und gerade vor dem kleinen Hafen Vanon, unter 16°4' südlicher Breite und 164°32' Länge. Das Land schien von der Küste bis zu den Gipfeln des Innern mit Grün bedeckt, welche der zweitausendachthundertundfünfzig Fuß hohe Kapogo überragt.
Le Nautilus, après avoir franchi la ceinture extérieure de roches par une étroite passe, se trouva en dedans des brisants, où la mer avait une profondeur de trente à quarante brasses. Sous le verdoyant ombrage des palétuviers, j'aperçus quelques sauvages qui montrèrent une extrême surprise à notre approche. Dans ce long corps noirâtre, s'avançant à fleur d'eau, ne voyaient-ils pas quelque cétacé formidable dont ils devaient se défier?
Nachdem der Nautilus durch eine enge Fahrt in den äußern Felsengürtel eingefahren, befand er sich innerhalb der Brandung, wo das Meer dreißig bis vierzig Klafter tief war. Unter dem grünen Schatten üppigen Baumwuchses gewahrte ich einige Wilde, die bei unserer Annäherung eine außerordentliche Bestürzung zeigten. Sie sahen wohl in dem langen schwärzlichen Körper, welcher auf dem Meeresspiegel heran kam, nur ein fürchterliches Seethier, das sie mit Mißtrauen ansahen.
En ce moment, le capitaine Nemo me demanda ce que je savais du naufrage de La Pérouse.
In dem Augenblick fragte mich der Kapitän Nemo, was ich von La Pérouse's Schiffbruch wisse.
«Ce que tout le monde en sait, capitaine, lui répondis-je.
»Was Jedermann weiß; Kapitän, erwiderte ich.
— Et pourriez-vous m'apprendre ce que tout le monde en sait? me demanda-t-il d'un ton un peu ironique.
– Und können Sie mir sagen, was Jedermann weiß? fragte er mit etwas ironischem Ton.
— Très facilement.»
– Sehr leicht.«
Je lui racontai ce que les derniers travaux de Dumont d'Urville avaient fait connaître, travaux dont voici le résumé très succinct.
Ich erzählte ihm, was die letzten Arbeiten Dumont d'Urville's mitgetheilt hatten, wie ich kurz hier berichten will.
La Pérouse et son second, le capitaine de Langle, furent envoyés par Louis XVI, en 1785, pour accomplir un voyage de circumnavigation. Ils montaient les corvettes la Boussole et l'Astrolabe, qui ne reparurent plus.
La Pérouse und sein Unterbefehlshaber, Kapitän de Langle, wurden von Ludwig XVI. im Jahre 1785 ausgeschickt, um eine Weltumsegelung vorzunehmen. Sie fuhren mit den Corvetten Boussole und Astrolabe ab, kehrten aber nicht wieder zurück.
En 1791, le gouvernement français, justement inquiet du sort des deux corvettes. arma deux grandes flûtes, la Recherche et l'Espérance, qui quittèrent Brest, le 28 septembre, sous les ordres de Bruni d'Entrecasteaux. Deux mois après, on apprenait par la déposition d'un certain Bowen, commandant l'Albermale, que des débris de navires naufragés avaient été vus sur les côtes de la Nouvelle-Géorgie. Mais d'Entrecasteaux, ignorant cette communication, - assez incertaine, d'ailleurs - se dirigea vers les îles de l'Amirauté, désignées dans un rapport du capitaine Hunter comme étant le lieu du naufrage de La Pérouse.
Im Jahre 1791 rüstete die französische Regierung, die mit Recht um das Schicksal der beiden Corvetten besorgt war, zwei große Fleuten aus, Recherche und Espérance, welche am 28. September unter dem Commandanten Bruni d'Entrecasteaux von Brest absegelten. Zwei Monat nachher vernahm man durch die Aussage eines gewissen Bowen, Commandanten des Albermale, daß die Trümmer gescheiterter Schiffe an den Küsten Neu-Georgiens gesehen worden waren. Aber d'Entrecasteaux, der von dieser – zudem ziemlich unbestimmten – Mittheilung nichts wußte, fuhr in der Richtung der Admiralitätsinseln, welche in einem Bericht des Kapitän Hunter als die Gegend des Schiffbruches La Pérouse bezeichnet waren.
Ses recherches furent vaines. L'Espérance et la Recherche passèrent même devant Vanikoro sans s'y arrêter, et, en somme, ce voyage fut très malheureux, car il coûta la vie à d'Entrecasteaux, à deux de ses seconds et à plusieurs marins de son équipage.
Seine Nachforschungen waren fruchtlos. Die Espérance und Recherche fuhren selbst vor Vanikoro vorüber, ohne dort anzuhalten, und überhaupt war diese Fahrt sehr unglücklich, denn sie kostete das Leben des Commandanten, zweier Unterbefehlshaber und einiger Leute von der Bemannung.
Ce fut un vieux routier du Pacifique, le capitaine Dillon, qui, le premier, retrouva des traces indiscutables des naufragés. Le 15 mai 1824, son navire, le Saint-Patrick, passa près de l'île de Tikopia, l'une des Nouvelles-Hébrides. Là, un lascar, l'ayant accosté dans une pirogue, lui vendit une poignée d'épée en argent qui portait l'empreinte de caractères gravés au burin. Ce lascar prétendait, en outre, que, six ans auparavant, pendant un séjour à Vanikoro, il avait vu deux Européens qui appartenaient à des navires échoués depuis de longues années sur les récifs de l'île.
Ein alter, im Stillen Ocean sehr bewanderter Kapitän Dillon, fand zuerst unbestreitbare Spuren der Schiffbrüchigen. Am 15. Mai 1824 fuhr er auf dem St. Patrick bei der Insel Tikopia vorüber, die zu den Neu-Hebriden gehört. Hier kam ein Laskare auf einem Boot, und verkaufte ihm einen silbernen Degengriff mit einer eingegrabenen Inschrift.
Derselbe versicherte auch, er habe sechs Jahre zuvor, während eines Aufenthaltes zu Vanikoro zwei Europäer gesehen, welche Schiffen angehörten, die vor langen Jahren an den Rissen der Insel gescheitert seien.
Dillon devina qu'il s'agissait des navires de La Pérouse, dont la disparition avait ému le monde entier. Il voulut gagner Vanikoro, où, suivant le lascar, se trouvaient de nombreux débris du naufrage; mais les vents et les courants l'en empêchèrent.
Dillon vermuthete, daß es sich um die Schiffe La Pérouse's handle, an deren Verschwinden die ganze Welt Antheil genommen hatte. Er wollte sich nach Vanikoro begeben, wo nach Angabe des Laskaren zahlreiche Reste von dem Schiffbruch her sich finden sollten; aber die Winde und Strömungen verhinderten es.
Dillon revint à Calcutta. Là, il sut intéresser à sa découverte la Société Asiatique et la Compagnie des Indes. Un navire, auquel on donna le nom de la Recherche, fut mis à sa disposition, et il partit, le 23 janvier 1827, accompagné d'un agent français.
Dillon kam nach Calcutta zurück, wo er die Asiatische Gesellschaft und die Indische Compagnie für seine Entdeckung zu interessiren wußte. Es wurde ihm ein Schiff, dem er den Namen Recherche gab, zur Verfügung gestellt, und er fuhr am 23. Januar 1827 in Begleitung eines französischen Agenten ab.
La Recherche, après avoir relâché sur plusieurs points du Pacifique, mouilla devant Vanikoro, le 7 juillet 1827, dans ce même havre de Vanou, où le Nautilus flottait en ce moment.
Die Recherche warf, nachdem sie an verschiedenen anderen Punkten angehalten, am 7. Juli 1827 vor Vanikoro Anker in dem nämlichen Hafen Vanou, wo der Nautilus eben lag.
Là, il recueillit de nombreux restes du naufrage, des ustensiles de fer, des ancres, des estropes de poulies, des pierriers, un boulet de dix-huit, des débris d'instruments d'astronomie, un morceau de couronnement, et une cloche en bronze portant cette inscription: «Bazin m'a fait», marque de la fonderie de l'Arsenal de Brest vers 1785. Le doute n'était donc plus possible.
Hier sammelte er zahlreiche Reste des Schiffbruchs, eiserne Geräthe, Anker, Steinböller, eine achtzehnpfündige Kugel, Trümmer von astronomischen Instrumenten, eine bronzene Glocke mit der Inschrift: »Bazin hat mich verfertigt«, welche das Kennzeichen der Gießerei des Arsenals zu Brest um 1785 war. Es war also ferner kein Zweifel mehr statthaft.
Dillon, complétant ses renseignements, resta sur le lieu du sinistre jusqu'au mois d'octobre. Puis, il quitta Vanikoro, se dirigea vers la Nouvelle-Zélande, mouilla à Calcutta, le 7 avril 1828, et revint en France, où il fut très sympathiquement accueilli par Charles X.
Dillon blieb zur Vervollständigung seiner Nachforschungen noch bis zum October auf der Unglücksstätte, darauf verließ er Vanikoro, fuhr über Neuseeland nach Calcutta, wo er am 7. April 1828 ankerte, und kehrte nach Frankreich zurück, wo er von Karl X. höchst freundlich empfangen wurde.
Mais, à ce moment, Dumont d'Urville, sans avoir eu connaissance des travaux de Dillon, était déjà parti pour chercher ailleurs le théâtre du naufrage. Et, en effet, on avait appris par les rapports d'un baleinier que des médailles et une croix de Saint-Louis se trouvaient entre les mains des sauvages de la Louisiade et de la Nouvelle-Calédonie.
Bereits aber war Dumont d'Urville, ohne daß er von Dillon's Bemühungen etwas wußte, abgesegelt, um den Schauplatz des Schiffbruchs anderwärts zu suchen. Und in der That hatte man aus Berichten eines Wallfischfängers entnommen, daß sich Medaillen und ein Kreuz des heiligen Ludwig in Händen der Wilden Neu-Caledoniens und der Louisiade befänden.
Dumont d'Urville, commandant l'Astrolabe, avait donc pris la mer, et, deux mois après que Dillon venait de quitter Vanikoro, il mouillait devant Hobart-Town. Là, il avait connaissance des résultats obtenus par Dillon, et, de plus, il apprenait qu'un certain James Hobbs, second de l'Union, de Calcutta, ayant pris terre sur une île située par 8°18' de latitude sud et 156°30' de longitude est, avait remarqué des barres de fer et des étoffes rouges dont se servaient les naturels de ces parages.
Dumont d'Urville, Commandant des Astrolabe, war also auf der Fahrt und ankerte, zwei Monat nachdem Dillon Vanikoro verlassen hatte, vor Hobart-Town. Hier bekam er Kunde von den Resultaten der Bemühungen Dillon's, und erfuhr weiter, ein gewisser James Hobbs, Unterbefehlshaber der Union zu Calcutta, habe bei einer Landung auf einer Insel unter 8°18' südlicher Breite und 156°30' östlicher Länge, eiserne Stangen und rothe Stoffe in den Händen der Eingeborenen jener Gegenden wahrgenommen.
Dumont d'Urville, assez perplexe, et ne sachant s'il devait ajouter foi à ces récits rapportés par des journaux peu dignes de confiance, se décida cependant à se lancer sur les traces de Dillon.
Dumont d'Urville, etwas verlegen, da er nicht wußte, ob den wenig zuverlässigen Zeitungs-Berichten Glauben beizumessen sei, entschloß sich, Dillon's Spur zu folgen.
Le 10 février 1828, I 'Astrolabe se présenta devant Tikopia, prit pour guide et interprète un déserteur fixé sur cette île, fit route vers Vanikoro, en eut connaissance le 12 février, prolongea ses récifs jusqu'au 14, et, le 20 seulement, mouilla au-dedans de la barrière, dans le havre de Vanou.
Am 19. Februar 1828 erschien der Astrolabe vor Tikopia, nahm zum Führer und Dollmetscher einen auf dieser Insel seßhaften Deserteur, fuhr weiter nach Vanikoro, das er am 12. Februar in Sicht bekam, hielt sich etwas an den Rissen auf, und kam erst am 20. im Hafen von Vanou an, wo er ankerte.
Le 23, plusieurs des officiers firent le tour de l'île, et rapportèrent quelques débris peu importants. Les naturels, adoptant un système de dénégations et de faux-fuyants, refusaient de les mener sur le lieu du sinistre. Cette conduite, très louche, laissa croire qu'ils avaient maltraité les naufragés, et, en effet, ils semblaient craindre que Dumont d'Urville ne fût venu venger La Pérouse et ses infortunés compagnons.
Am 23. begaben sich einige Officiere auf die Insel und brachten einige unbedeutende Trümmer mit. Die Eingeborenen verlegten sich auf Ausflüchte und Ableugnen, und wollten sie nicht an die Unglücksstätte führen. Dies verkehrte Benehmen ließ glauben, sie hätten die Schiffbrüchigen mißhandelt; und sie schienen in der That Angst zu haben, Dumont d'Urville sei gekommen, um La Pérouse und seine Unglücksgenossen zu rächen.
Cependant, le 26, décidés par des présents, et comprenant qu'ils n'avaient à craindre aucune représaille, ils conduisirent le second, M. Jacquinot, sur le théâtre du naufrage.
Doch ließen sie sich am 26. durch Geschenke und beruhigende Versicherungen bestimmen, den Unterbefehlshaber Jacquinot auf die Stätte des Schiffbruchs zu führen.
Là, par trois ou quatre brasses d'eau, entre les récifs Pacou et Vanou, gisaient des ancres, des canons, des saumons de fer et de plomb, empâtés dans les concrétions calcaires. La chaloupe et la baleinière de l'Astrolabe furent dirigées vers cet endroit, et, non sans de longues fatigues, leurs équipages parvinrent à retirer une ancre pesant dix-huit cents livres, un canon de huit en fonte, un saumon de plomb et deux pierriers de cuivre.
Daselbst lagen drei bis vier Klafter tief, zwischen den Rissen Pacon und Vanou, Anker, Kanonen, Blöcke Eisen und Blei, von Kalksteinmasse umgeben. Die Schaluppe und das Wallfischboot des Astrolabe wurden an diese Stelle entsendet, und es gelang der Bemannung nur nach langen Beschwerden, einen Anker von achtzehn Centnern, eine Kanone von acht, Bleiblöcke und zwei kupferne Steinmörser heraus zu ziehen.
Dumont d'Urville, interrogeant les naturels, apprit aussi que La Pérouse, après avoir perdu ses deux navires sur les récifs de l'île, avait construit un bâtiment plus petit, pour aller se perdre une seconde fois... Où? On ne savait.
Dumont d'Urville vernahm auf Befragen der Eingeborenen, daß La Pérouse, nachdem er seine beiden Schiffe auf den Rissen der Insel verloren, ein kleineres Fahrzeug bauen ließ, um damit abermals zu Grunde zu gehen .... Wo? wußte man nicht.
Le commandant de l'Astrolabe fit alors élever, sous une touffe de mangliers, un cénotaphe à la mémoire du célèbre navigateur et de ses compagnons. Ce fut une simple pyramide quadrangulaire, assise sur une base de coraux, et dans laquelle n'entra aucune ferrure qui pût tenter la cupidité des naturels.
Der Commandant des Astrolabe ließ darauf unter einem Buschwerk von Mangobäumen ein Denkmal zum Andenken an den berühmten Seefahrer und seine Genossen errichten. Es bestand in einer einfachen vierseitigen Pyramide auf einer Korallenbasis; und es wurde nichts von Eisen dabei angebracht, was die Begierde der Eingeborenen reizen konnte.
Puis, Dumont d'Urville voulut partir; mais ses équipages étaient minés par les fièvres de ces côtes malsaines, et, très malade lui-même, il ne put appareiller que le 17 mars.
Als darauf Dumont d'Urville abreisen wollte, wurde er durch Krankheiten seiner Mannschaft zurückgehalten, und selbst sehr krank, so daß er erst am 17. März unter Segel gehen konnte.
Cependant, le gouvernement français, craignant que Dumont d'Urville ne fût pas au courant des travaux de Dillon, avait envoyé à Vanikoro la corvette la Bayonnaise, commandée par Legoarant de Tromelin, qui était en station sur la côte ouest de l'Amérique. La Bayonnaise mouilla devant Vanikoro, quelques mois après le départ de l'Astrolabe, ne trouva aucun document nouveau, mais constata que les sauvages avaient respecté le mausolée de La Pérouse.
Inzwischen hatte die französische Regierung, in Besorgniß, Dumont d'Urville habe keine Kenntniß von Dillon's Arbeiten, die Corvette La Bayonnaise unter dem Commando von Legoarant de Tromelin nach Vanikoro geschickt. Sie kam dort einige Monat nach der Abfahrt des Astrolabe an, und überzeugte sich, daß die Wilden das Grabdenkmal La Pérouse's unverletzt gelassen hatten.
Telle est la substance du récit que je fis au capitaine Nemo.
Dies ist der Inhalt dessen, was ich dem Kapitän Nemo berichtete.
«Ainsi, me dit-il, on ne sait encore où est allé périr ce troisième navire construit par les naufragés sur l'île de Vanikoro?
»Also, sagte er, man weiß noch nicht, wo das dritte von den Schiffbrüchigen erbaute Schiff zu Grunde gegangen ist?
— On ne sait.»
– Nein.«
Le capitaine Nemo ne répondit rien, et me fit signe de le suivre au grand salon. Le Nautilus s'enfonça de quelques mètres au-dessous des flots, et les panneaux s'ouvrirent.
Der Kapitän Nemo, ohne mir zu antworten, winkte mir, ihm in den großen Saal zu folgen. Der Nautilus tauchte einige Meter unter das Wasser, und die Läden öffneten sich.
Je me précipitai vers la vitre, et sous les empâtements de coraux, revêtus de fongies, de syphonules, d'alcyons, de cariophyllées, à travers des myriades de poissons charmants, des girelles, des glyphisidons, des pomphérides, des diacopes, des holocentres, je reconnus certains débris que les dragues n'avaient pu arracher, des étriers de fer, des ancres, des canons, des boulets, une garniture de cabestan, une étrave, tous objets provenant des navires naufragés et maintenant tapissés de fleurs vivantes.
Ich eilte an das Fenster, und erkannte unter Korallen versenkt, mit Seepflanzen überdeckt, mitten unter zahllosen reizenden Fischen, etliche Trümmer, welche die Suchmaschinen nicht hatten fassen können, lauter Gegenstände gescheiterter Schiffe.
Et pendant que je regardais ces épaves désolées, le capitaine Nemo me dit d'une voix grave:
Und während ich diese öden Reste anschaute, sprach der Kapitän Nemo mit ernster Stimme:
«Le commandant La Pérouse partit le 7 décembre 1785 avec ses navires la Boussole et l'Astrolabe. Il mouilla d'abord à Botany-Bay, visita l'archipel des Amis, la Nouvelle-Calédonie, se dirigea vers Santa-Cruz et relâcha à Namouka, l'une des îles du groupe Hapaï. Puis, ses navires arrivèrent sur les récifs inconnus de Vanikoro. La Boussole, qui marchait en avant, s'engagea sur la côte méridionale. L'Astrolabe vint à son secours et s'échoua de même. Le premier navire se détruisit presque immédiatement. Le second, engravé sous le vent, résista quelques jours. Les naturels firent assez bon accueil aux naufragés. Ceux-ci s'installèrent dans l'île, et construisirent un bâtiment plus petit avec les débris des deux grands. Quelques matelots restèrent volontairement à Vanikoro.
»Der Commandant La Pérouse fuhr am 7. December 1785 mit seinen Schiffen Boussole und Astrolabe ab. Er ankerte zuerst in der Botany-Bai, besuchte den Freundschafts-Archipel, Neu-Caledonien, wendete sich dann gegen Santa-Cruz und hielt zu Namouka an, einer Insel der Hapal-Gruppe. Darauf geriethen seine Schiffe auf die ihm unbekannten Risse von Vanikoro. Die Boussole, welche voran fuhr, blieb bei der südlichen Küste stecken. Der Astrolabe kam ihr zum Beistand, und scheiterte ebenfalls. Das erstere Schiff ging fast unverzüglich in Trümmer. Das zweite, welches unter'm Wind fest saß, widerstand einige Tage. Die Eingeborenen nahmen die Schiffbrüchigen ziemlich gut auf. Diese richteten sich auf der Insel ein und erbauten ein anderes, kleineres Schiff aus den Trümmern der beiden großen.
Les autres, affaiblis, malades, partirent avec La Pérouse. Ils se dirigèrent vers les îles Salomon, et ils périrent, corps et biens, sur la côte occidentale de l'île principale du groupe, entre les caps Déception et Satisfaction!
Einige Matrosen blieben freiwillig zu Vanikoro zurück; die anderen, erschöpft und krank, fuhren mit La Pérouse. Sie wendeten sich zu den Salomons-Inseln, und gingen sammt und sonders auf der Ostküste der Hauptinsel dieser Gruppe, zwischen dem Cap Deception und Cap Satisfaction zu Grunde!
— Et comment le savez-vous? m'écriai-je.
– Und woher wissen Sie dies? rief ich aus.
— Voici ce que j'ai trouvé sur le lieu même de ce dernier naufrage!»
– Hier sehen Sie, was ich an der Stelle des zweiten Schiffbruchs gefunden habe!«
Le capitaine Nemo me montra une boîte de ferblanc, estampillée aux armes de France, et toute corrodée par les eaux salines. Il l'ouvrit, et je vis une liasse de papiers jaunis, mais encore lisibles.
Darauf zeigte mir der Kapitän Nemo eine blecherne Büchse, die mit dem Wappen Frankreichs gestempelt und ganz von Salzwasser zerfressen war. Er öffnete sie und ich sah einen Pack vergilbter, doch noch lesbarer Papiere.
C'étaient les instructions même du ministre de la Marine au commandant La Pérouse, annotées en marge de la main de Louis XVI!
Es waren die Original-Instructionen des Marine-Ministers für den Commandanten La Pérouse, mit Randbemerkungen von der Hand Ludwig's XVI.
«Ah! c'est une belle mort pour un marin! dit alors le capitaine Nemo. C'est une tranquille tombe que cette tombe de corail, et fasse le ciel que, mes compagnons et moi, nous n'en ayons jamais d'autre!»
»Ach! ein schöner Tod für einen Seemann; sagte darauf der Kapitän Nemo. Dieses Korallengrab ist eine ruhige Gruft, und gebe der Himmel, daß ich mit meinen Gefährten nie ein anderes bekomme!«