Un soir de novembre, âpre et brumeux, nous étions assis, Holmes et moi, au coin du feu qui pétillait gaiement dans la cheminée de notre salon de Baker street. Depuis l’issue tragique de notre visite au château de Baskerville, mon ami s’était occupé de deux affaires de la plus haute importance. Dans la première, il avait dévoilé l’abominable conduite du colonel Upwood, lors du scandale des cartes à jouer au Nonpareil Club. Dans la seconde, au contraire, il avait démontré l’innocence de Mme Montpensier, accusée d’avoir assassiné sa belle-fille, Mlle Carère, jeune fille que l’on retrouva six mois plus tard à New York, vivante et mariée. Le succès de ces dernières entreprises, si délicates et si importantes, avait mis Holmes en belle humeur ; je crus le moment venu de discuter les détails du mystère de Baskerville. J’avais patiemment attendu une occasion, car je savais qu’il n’aimait pas qu’on le troublât dans ses travaux, ni que son esprit, clair et méthodique, fût distrait de ses occupations présentes par un retour vers le passé. Sir Henry et le docteur Mortimer, à la veille de partir pour le long voyage qui devait rendre au baronnet l’équilibre de ses nerfs rompu par les drames de la lande, se trouvaient de passage à Londres. Nos deux amis avaient passé l’après-midi avec nous et ce sujet de conversation était tout naturellement indiqué.
Es war Ende November und Holmes und ich saßen an einem rauen und nebligen Abend vor einem lodernden Kaminfeuer in unserem Wohnzimmer in der Baker Street. Seit dem tragischen Ausgang unseres Besuchs in Devonshire war er mit zwei Fällen höchster Bedeutung beschäftigt gewesen; im ersten hatte er das abscheuliche Betragen von Colonel Upwood in Verbindung mit dem berühmten Spielkartenskandal des Nonpareil-Clubs enthüllt, im zweiten hatte er die unglückliche Madame Montpensier vor der Mordanklage gerettet, die ihr in Zusammenhang mit dem Tod ihrer Stieftochter, Mademoiselle Carere, drohte, jener jungen Dame, die, wie sich jeder erinnert, sechs Monate später wohlauf und verheiratet in New York aufgefunden wurde. Mein Freund war so guter Laune auf Grund des Erfolges in dieser Reihe so schwieriger und wichtiger Fälle, dass es mir möglich war, ihn dazu zu bringen, mit mir über Einzelheiten des Baskerville-Falls zu reden. Geduldig hatte ich auf diese Gelegenheit gewartet, denn ich wusste, dass er es niemals zuließ, dass sich Fälle überlappten und sein klarer und logischer Geist von seiner gegenwärtigen Arbeit abgelenkt würde, um sich vergangener Fälle zu erinnern. Gerade befanden Sir Henry und Dr. Mortimer sich in London, um zu der langen Reise aufzubrechen, die zur Wiederherstellung von Sir Henrys angegriffenen Nerven geplant war. Sie hatten uns am selben Nachmittag aufgesucht, so dass es nur natürlich war, über das Thema erneut zu debattieren.
« En ce qui concerne l’homme qui se déguisait sous le nom de Stapleton, dit Holmes, la succession des événements était simple et compréhensible, bien qu’elle nous parût excessivement complexe, à nous qui n’avions, au début, aucune donnée sur le mobile de ses actions et qui ne pouvions connaître qu’une partie des faits. J’ai eu la bonne fortune de causer deux fois avec Mme Stapleton, et tous les points sont tellement élucidés que je crois être en mesure d’affirmer qu’il ne reste plus rien d’obscur dans cette affaire. Reportez-vous, d’ailleurs, aux différentes notes de mon répertoire classées à la lettre B.
„Der ganze Ablauf der Ereignisse, vom Standpunkt des Mannes aus betrachtet, der sich Stapleton nannte, war einfach und geradlinig, obwohl uns, die wir anfangs das Motiv seiner Handlungen nicht kannten und die Fakten nur Stück für Stück erfuhren, alles äußerst verwickelt schien. Ich hatte den Vorteil zweier Unterhaltungen mit Mrs. Stapleton, und der ganze Fall ist nunmehr so vollständig aufgeklärt, dass ich mir keines Umstands bewusst bin, der für uns ein Rätsel geblieben ist. Du wirst ein paar Notizen zu dem Fall unter dem Buchstaben B in meinen Unterlagen fi nden.“
— Alors, demandai-je à Sherlock Holmes, expliquez-moi de mémoire comment vous êtes arrivé à dégager la vérité.
„Vielleicht möchtest du mir freundlicherweise einen Überblick über die Ereignisse aus dem Gedächtnis geben.“
— Volontiers. Cependant je ne vous garantis pas de ne rien oublier. Une intense contention mentale produit le très curieux effet d’effacer le passé de notre esprit. Ainsi l’avocat, qui possède sa cause sur le bout du doigt et qui peut ergoter avec un témoin sur des détails infimes, s’aperçoit une ou deux semaines après sa plaidoirie, qu’il ne se souvient plus que de très peu de chose. De même, chacun des cas dont je m’occupe chasse le précédent, et Mlle Carère a remplacé dans ma mémoire sir Henry Baskerville. Demain, quelque nouveau problème soumis à mon appréciation chassera à son tour de mon souvenir la jeune Française et l’infâme colonel Upwood.
„Sicher, doch ich kann nicht garantieren, dass ich alle Tatsachen im Kopf habe. Intensive geistige Konzentration führt seltsamerweise dazu, dass Vergangenes aus dem Gedächtnis gelöscht wird. Ein Anwalt, der alle Fakten eines bestimmten Falles im Kopf hat und mit Sachverständigen darüber diskutieren kann, wird feststellen, dass er nach einer oder zwei Wochen Verhandlungen über einen anderen Fall den vorigen wieder vergessen hat. So ersetzt auch jeder meiner Fälle vollständig den vorhergehenden, und Mademoiselle Carere hat meine Erinnerung an Baskerville Hall getrübt. Morgen kann ein anderes Problem meine Aufmerksamkeit fesseln und seinerseits die hübsche französische Dame und den widerwärtigen Upwood verdrängen. Doch was den Fall jenes Hundes anbelangt, so will ich dir die Ereignisse so gut ich kann schildern, und du wirst einspringen, wenn ich etwas vergessen habe.“
« Quant au chien des Baskerville, je suivrai de mon mieux l’ordre des événements ; si je viens à me tromper, vous me reprendrez. Mes enquêtes démontrent irréfutablement que la ressemblance entre le portrait d’Hugo et Stapleton n’était pas menteuse et que ce dernier appartenait bien à la race des Baskerville. Il était le fils du plus jeune frère de sir Charles, de ce Roger qui partit, à la suite de plusieurs scandales, pour l’Amérique du Sud, où, prétendait-on, il mourut célibataire. Il se maria, au contraire, et eut un enfant, ce misérable Stapleton auquel nous devons restituer le nom de son père. Là, ce descendant des Baskerville épousa Béryl Garcia, une des beautés de Costa-Rica, et pour fuir les conséquences d’un vol considérable commis au préjudice de l’État, il changea son nom en celui de Vandeleur, vint en Angleterre et ouvrit une école dans une petite localité du Yorkshire. La connaissance d’un pauvre précepteur, poitrinaire, faite sur le bateau qui amenait le naturaliste en Angleterre, l’avait décidé à se tourner vers l’enseignement et à mettre à profit le savoir de Fraser. Ainsi se nommait le précepteur. Mais Fraser succomba bientôt à la maladie qui le minait, et l’école, jusqu’alors en pleine prospérité, tomba peu à peu dans le discrédit. Stapleton se vit un beau jour forcé de mettre la clef sous la porte. Une fois encore ; les Vandeleur abandonnèrent leur nom, et le naturaliste transporta dans le sud de l’Angleterre les restes de sa fortune, ses projets d’avenir et son goût pour l’entomologie. J’ai appris qu’au Bristish Muséum, il faisait autorité en la matière, et que le nom de Vandeleur était pour toujours attaché à une certaine phalène qu’il avait décrite le premier, lors de son séjour dans le Yorkshire.
„Meine Untersuchungen ergaben zweifelsfrei, dass das Familienporträt nicht getäuscht hat und dieser Kerl wirklich ein Baskerville war. Es handelte sich um einen Sohn von Rodger Baskerville, dem jüngeren Bruder von Sir Charles, der einen schlechten Ruf hatte und sich nach Südamerika absetzte, wo er unverheiratet gestorben sein soll. Tatsächlich hatte er jedoch geheiratet und einen Sohn, unseren Mann, dessen wirklicher Name genau wie der seines Vaters lautete. Er heiratete Beryl Garcia, eine der Schönheiten von Costa Rica, und nachdem er eine beträchtliche Summe öffentlicher Gelder veruntreut hatte, änderte er seinen Namen in Vandeleur und fl oh nach England, wo er im Osten von Yorkshire eine Schule gründete. Der Grund für diese besondere Berufswahl lag darin, dass er auf der Heimreise die Bekanntschaft eines schwindsüchtigen Lehrers gemacht und die Fähigkeiten dieses Mannes dazu genutzt hatte, um sein Unternehmen zum Erfolgt zu führen. Fraser, der Lehrer, starb jedoch bald, und die Schule, die anfangs gut lief, sank tiefer und tiefer, so dass die Vandeleurs es angebracht fanden, ihren Namen in Stapleton zu ändern. Dann brachte er die Reste seines Vermögens, seine Zukunftspläne und sein Interesse an Insektenkunde in den Süden von England. Im Britischen Museum habe ich erfahren, dass er eine anerkannte Autorität auf diesem Gebiet war und der Name Vandeleur für immer mit einem Falter verbunden bleiben wird, den er während seiner Zeit in Yorkshire als erster beschrieben hat.“
« Arrivons maintenant à la seule partie de sa vie qui nous offre vraiment de l’intérêt. Stapleton avait pris ses informations et savait que deux existences seulement le séparaient de la possession du riche domaine de Baskerville. Je crois qu’à son arrivée dans le Devonshire, son plan était encore mal défini. Mais, dans le fait de présenter sa femme comme sa sœur, je trouve la preuve que, dès le début, il nourrissait déjà de mauvais desseins. Il avait l’intention manifeste de se servir d’elle comme d’un appât, quoiqu’il ne sût pas encore exactement de quelle façon il tendrait sa toile. Il convoitait le domaine et, pour en venir à ses fins, il était prêt à employer tous les moyens, à courir tous les risques. D’abord il s’installa dans le plus immédiat voisinage de la demeure de ses ancêtres ; puis il tâcha de conquérir l’amitié de sir Charles Baskerville et de ses autres voisins.
„Nun kommen wir zu jenem Teil seines Lebens, der für uns von Interesse war. Offenbar hatte der Bursche Nachforschungen angestellt und herausgefunden, dass zwischen ihm und einem beträchtlichen Erbe nur zwei Leben standen. Ich vermute, dass seine Pläne nicht sonderlich ausgefeilt waren, als er nach Devonshire zog, doch dass er von Anfang an Böses vorhatte, ist aus dem Umstand zu ersehen, dass er seine Frau als seine Schwester ausgab. Die Idee, sie als Köder zu benutzen, stand ihm schon klar vor Augen, auch wenn er sich über die Einzelheiten seines Vorhabens noch nicht sicher gewesen sein mag. Am Ende wollte er jedenfalls Baskerville Hall erben und war bereit, alles dafür zu tun und jedes Risiko einzugehen. Sein erster Schritt war, sich dem Haus seiner Vorfahren so nahe wie möglich niederzulassen, der zweite, sich mit den Nachbarn und mit Sir Charles anzufreunden.“
« Le baronnet lui-même se chargea de lui apprendre l’histoire du chien de la famille et prépara — ainsi les voies de sa propre mort. Stapleton — je continuerai à l’appeler de ce nom — fut mis au courant, par Mortimer, de la maladie de cœur dont souffrait le vieux gentilhomme, qu’une émotion pouvait tuer. Sir Charles, acceptant comme véridique la lugubre légende, lui apparut également sous le jour d’un être superstitieux. Aussitôt, son esprit ingénieux lui suggéra le moyen de se débarrasser du baronnet. Malgré cela, il serait difficile de justifier une accusation de meurtre contre ce coquin.
„Der Baronet selbst hat ihm von dem Familiengespenst erzählt und so seine eigene Todesart vorbereitet. Stapleton, wie ich ihn weiterhin nennen möchte, wusste von dem schwachen Herzen des alten Mannes und dass ein Schock ihn töten könnte. So viel hatte er von Dr. Mortimer erfahren. Außerdem hörte er, dass Sir Charles abergläubisch sei und diese Legende sehr ernst nehme. Sein erfi nderisches Hirn entwickelte umgehend eine Idee, wie der Baronet getötet werden und es doch kaum möglich sein könnte, dem wahren Mörder die Schuld nachzu208 weisen.“
« Cette idée une fois conçue, il commença à la mettre à exécution avec une incontestable finesse. Un criminel vulgaire se serait contenté de jouer purement et simplement du chien. L’artifice dont il usa pour donner à-la bête un aspect diabolique fut un trait de génie de sa part. Il l’avait achetée à Londres chez Ross et Mangles, les grands marchands de Fulham slreet ; elle était la plus grosse et la plus féroce qu’ils eussent à vendre en ce moment. Il la conduisit à Grimpen par la ligne du chemin de fer du North Decon et fit à pied, sur la lande, une grande partie de la route, afin de ne pas attirer l’attention des gens du pays. « Au cours de ses recherches entomologiques, il avait découvert le sentier qui conduisait au cœur de la grande fondrière ; il trouva la cachette sûre pour l’animal, et il l’enchaîna à une niche. Puis il attendit une occasion propice.
„Nachdem ihm also diese Idee gekommen war, führte er sie mit beträchtlicher Raffi nesse aus. Ein gewöhnlicher Verbrecher hätte sich mit einem wilden Hund begnügt. Dass er mit künstlichen Mitteln ein diabolisches Geschöpf aus ihm machte, war einer von Stapletons Geniestreichen. Den Hund kaufte er in London bei Ross und Mangles, der Tierhandlung in der Fulham Road. Es war der stärkste und wildeste, den sie hatten. Er brachte ihn mit der Nord-Devon-Linie hinunter und lief eine große Strecke über das Moor, um ihn ohne Aufsehen zu sich zu bringen. Wie man in das Grimpener Moor gelangt, hatte er schon bei seinen Insektenjagden gelernt, und so hatte er auch ein sicheres Versteck für den Hund gefunden. Dort kettete er ihn an und wartete auf eine Gelegenheit.
« Elle ne se présenta pas immédiatement. Impossible d’attirer, la nuit, le vieux gentilhomme hors de chez lui. Plusieurs fois, Stapleton rôda dans les environs, accompagné de son chien — mais sans succès. Ce fut pendant ces infructueuses tournées que des paysans aperçurent son terrible allié et que la légende du chien-démon reçut une nouvelle confirmation. Il avait espéré que sa femme le seconderait dans ses projets contre sir Charles, mais elle s’y refusa énergiquement. Elle ne voulait pas entraîner le vieux gentilhomme dans un commerce sentimental qui le livrerait sans défense à son ennemi. Les menaces et même les coups — je suis honteux de le dire — ne purent briser la résistance de la la pauvre femme. Elle s’obstina à ne se mêler de rien, et Stapleton se trouva fort embarrassé.
„Doch das dauerte eine Weile. Der alte Herr war nachts nicht aus seinem Haus zu locken. Mehrmals lauerte ihm Stapleton mit dem Hund erfolglos auf. Während dieser fruchtlosen Ausfl üge wurde er, oder besser gesagt, sein Verbündeter von Bauern gesehen, so dass die Legende des Höllenhundes neue Nahrung bekam. Er hatte gehofft, dass seine Frau Sir Charles in den Untergang locken könnte, doch hier erwies sie sich als ausgesprochen eigenwillig. Sie war nicht bereit, Sir Charles zu einer sentimentalen Bindung zu verführen, die ihn seinem Feind ausliefern würde. Drohungen und, ich bedauere das sagen zu müssen, selbst Schläge konnten sie nicht umstimmen. Sie wollte damit nichts zu tun haben, und ausnahmsweise befand sich Stapleton in einer Sackgasse.“
« En s’éprenant d’une belle amitié pour ce drôle et en l’instituant le dispensateur de ses libéralités envers l’infortunée Laura Lyons, sir Charles lui fournit l’occasion qu’il recherchait depuis longtemps. Il se dit célibataire et exerça rapidement une influence considérable sur l’esprit de la fille de Frankland ; il lui persuada qu’il l’épouserait, si elle parvenait à obtenir son divorce. « Dès qu’il fut informé que, sur l’avis de Mortimer — avis qu’il appuya de tous ses efforts — sir Charles se disposait à quitter le château de Baskerville, il dressa promptement ses batteries. Il devait agir immédiatement, sous peine de voir sa victime lui échapper. Stapleton pressa donc Mme Lyons d’écrire la lettre pour laquelle elle suppliait le vieillard de lui accorder une entrevue, la veille de son départ pour Londres. Ensuite, à l’aide d’un argument spécieux, il la dissuada de se rendre à la grille de la lande. Sir Charles était à sa merci.
„Jedoch fand er durch Zufall einen Weg aus seinen Schwierigkeiten. Sir Charles, der sich mit ihm angefreundet hatte, übertrug ihm die Verantwortung für die Hilfe im Fall jener unglücklichen Mrs. Laura Lyons. Indem er sich ihr gegenüber als unverheiratet ausgab, gewann er vollständigen Einfl uss auf sie und ließ sie glauben, er werde sie heiraten, sobald sie die Scheidung von ihrem Mann erlangte. Sein Plan musste abrupt in die Tat umgesetzt werden, als er erfuhr, dass Sir Charles auf Anraten von Dr. Mortimer, dessen Meinung er selbst zu teilen vorgab, Baskerville Hall verlassen würde. Er musste sofort handeln, oder sein Opfer würde sich außerhalb seines Machtbereichs befi nden. Daher setzte er Mrs. Lyons unter Druck, diesen Brief zu schreiben, in welchem sie den alten Mann anfl ehte, sich vor seiner Abreise nach London mit ihr zu treffen. Dann hielt er sie mit einer raffi nierten Ausrede davon ab, die Verabredung einzuhalten, und hatte so die Gelegenheit, auf die er gewartet hatte.“
« Le soir, il revint de Coombe Tracey assez tôt pour aller chercher son chien, l’enduire de son infernale mixture et le conduire près de la porte, où, avec juste raison, il savait que sir Charles faisait le guet. Le chien, excité par son maître, sauta pardessus la claire-voie et poursuivit le malheureux baronnet, qui s’engagea en criant dans l’allée des Ifs. Pouvez-vous imaginer un spectacle plus saisissant que celui de cette énorme bête noire, à la gueule enflammée, aux yeux injectés de feu, bondissant, le long de cette sombre avenue, après ce vieillard inoffensif ! Au milieu de l’allée, la frayeur et son anévrisme terrassèrent sir Charles. L’animal galopait sur la bordure de gazon, tandis que le baronnet suivait la partie sablée, de telle sorte qu’on ne remarqua que les pas de l’homme. En le voyant immobile, le chien s’approcha probablement pour le flairer ; mais, le voyant mort, il fit demi-tour. C’est alors qu’il laissa sur le sol l’empreinte si judicieusement relevée par Mortimer. Stapleton le rappela et le reconduisit immédiatement au chenil de la grande fondrière de Grimpen. Le mystère demeura une énigme indéchiffrable pour la police, alarma toute la contrée et provoqua finalement la visite dont le docteur nous honora ici même, il y a quelques mois.
„Als er am Abend von Coombe Tracey zurückfuhr, hatte er Zeit genug, seinen Hund zu holen, ihn mit der teufl ischen Farbe zu bemalen und das Untier zu der Pforte zu bringen, an welcher er Sir Charles vermutete. Der von seinem Herrn aufgehetzte Hund sprang über das Tor und jagte dem unglücklichen Baronet nach, der die Taxusallee hinunter fl oh. Es muss wirklich schrecklich gewesen sein, diese riesige schwarze Kreatur mit ihren fl ammenden Lefzen und glühenden Augen in diesem düsteren Tunnel hinter sich her jagen zu sehen. Am Ende der Allee brach Sir Charles aus Angst und wegen seines Herzleidens tot zusammen. Der Hund hatte sich auf dem grasbewachsenen Rand gehalten, während der Baronet den Weg entlang gerannt war, so dass außer den Spuren von Sir Charles keine anderen zu sehen waren. Wahrscheinlich hat sich die Bestie dem still daliegenden Toten genähert, um ihn zu beschnüffeln, doch da er sich nicht mehr rührte, wandte sie sich von ihm ab. Dabei hat sie wohl die Abdrücke hinterlassen, die von Dr. Mortimer entdeckt wurden. Der Hund wurde zurückgerufen und zu seinem Unterschlupf im Grimpener Moor gebracht, und ein Rätsel blieb zurück, das die Behörden verblüffte, die Landbevölkerung in Angst versetzte und schließlich den Fall zu unserer Kenntnis brachte.“
« Voilà pour la mort de sir Charles Baskerville. Comprenez-vous maintenant l’astuce infernale qui présidait à ces préparatifs ? Cependant, il serait absolument impossible de baser sur elle une accusation contre Stapleton. Son unique complice ne pouvait jamais le trahir, et le moyen employé était si grotesque, si inconcevable, que son efficacité en était accrue par cela même. Les deux femmes mêlées à l’affaire, Mme Stapleton et Laura Lyons, conçurent bien quelques soupçons à l’encontre du naturaliste. Mme Stapleton n’ignorait pas ses sinistres desseins contre le vieillard ; elle connaissait aussi l’existence du chien, Mme Laura Lyons ne savait rien de tout cela ; mais la nouvelle de la mort de sir Charles l’avait d’autant plus impressionnée, qu’elle était survenue à l’heure précise d’un rendez-vous donné à l’instigation de Stapleton et non contremandé par elle. Comme l’une et l’autre vivaient sous la dépendance de ce dernier, il n’avait rien à redouter de leur part. Le succès couronna la première moitié de sa tâche ; il restait encore la seconde — de beaucoup la plus difficile.
„So viel zum Tod von Sir Charles Baskerville. Du nimmst die teufl ische Gerissenheit wahr, denn es ist wirklich so gut wie unmöglich, dem wahren Mörder daraus einen Strick zu drehen. Der einzige Komplize, den er hatte, konnte niemals gegen ihn aussagen, und die groteske und unglaubliche Art des Plans machte ihn nur um so wirksamer. Beide der in den Fall verwickelten Frauen, Mrs. Stapleton und Mrs. Lyons, hatten einen starken Verdacht gegen Stapleton. Mrs. Stapleton wusste von seinen Absichten gegen den alten Mann und auch von der Existenz des Hundes. Mrs. Lyons hatte zwar von beidem keine Ahnung, aber ihr war klar, dass Sir Charles zur Zeit der nicht abgesagten Verabredung starb, die ansonsten nur Mr. Stapleton bekannt war. Doch standen beide Frauen unter seinem Einfl uss und er hatte von ihnen nichts zu befürchten. Die erste Hälfte der Aufgabe war vollbracht, aber der schwierigere Teil lag noch vor ihm.“
« Il se peut que Stapleton ait ignoré l’existence de l’héritier canadien. En tout cas, il en entendit bientôt parler par le docteur Mortimer et, par lui, il apprit tous les détails de la prochaine arrivée de sir Henry Baskerville. Il s’arrêta d’abord à la pensée de tuer, à Londres, ce jeune étranger tombé du Canada, sans lui permettre d’atteindre le Devonshire. Depuis que sa femme avait refusé de l’aider à creuser la chausse-trappe dans laquelle il espérait prendre sir Charles, Stapleton se méfiait d’elle. Dans la crainte de la voir se soustraire à son influence, il n’osa pas la perdre de vue trop longtemps. Aussi l’emmena-t-il à Londres avec lui. Ils logèrent à Mexborough hôtel, dans Craven street, l’un des établissements visités sur mon ordre par Cartwright pour rechercher un commencement de preuve. Il retint sa femme prisonnière dans sa chambre, tandis qu’affublé d’une fausse barbe, il suivait le docteur à Baker street, puis à la gare et enfin à Northumberland hôtel. Mme Stapleton avait pressenti une partie des projets de son mari, mais elle en avait une telle peur — peur fondée sur sa brutalité et sur les mauvais procédés dont il l’abreuvait — qu’elle n’osa pas écrire à sir Henry pour le prévenir de dangers éventuels. Si sa lettre tombait entre les mains de Stapleton, sa propre existence serait compromise. Elle adopta l’expédient de découper dans un journal les mots composant le message et de déguiser son écriture sur l’adresse. La missive parvint au jeune baronnet et lui donna la première alarme.
„Möglicherweise wusste Stapleton nichts von der Existenz eines Erben in Kanada. Auf jeden Fall hat er davon sehr bald durch seinen Freund Dr. Mortimer erfahren, und dieser hat ihm auch alle Einzelheiten über die Ankunft von Henry Baskerville erzählt. Stapletons erster Plan war, diesen jungen Fremden aus Kanada vielleicht schon in London umzubringen, bevor er überhaupt erst nach Devonshire fuhr. Seit seine Frau sich geweigert hatte, Sir Charles eine Falle zu stellen, misstraute er ihr, und deshalb wagte er es nicht, sie lange allein zu lassen aus Angst, er könne seinen Einfl uss auf sie verlieren. Daher nahm er sie mit nach London. Ich habe herausgefunden, dass sie im Mexborough Private Hotel in der Craven Street wohnten, eines der Hotels, die Cartwright auf der Suche nach der Seite der Times durchforstete. Er schloss seine Frau in ihr Zimmer ein, während er, mit einem Bart verkleidet, Dr. Mortimer in die Baker Street folgte und später zum Bahnhof und ins Northumberland Hotel. Zwar hatte seine Frau eine Ahnung von seinen Plänen, doch fürchtete sie ihren Mann so sehr – diese Furcht war wegen seiner brutalen Misshandlungen wohl begründet –, dass sie es nicht wagte, Sir Henry vor den Gefahren, von denen sie wusste, zu warnen. Sie wäre ihres eigenen Lebens nicht mehr sicher gewesen, sollte dieser Brief Stapleton in die Hände fallen. So verfi el sie auf die Idee, die Wörter, wie wir wissen, aus der Zeitung auszuschneiden und die Adresse mit verstellter Schrift zu schreiben. Der Brief erreichte den Baronet und war die erste Warnung vor der Gefahr, die ihn erwartete.“
« Pour lancer facilement le chien à la poursuite de sir Henry, il était essentiel que Stapleton se procurât un objet ayant appartenu au jeune homme. Avec une promptitude et une audace caractéristiques, il se mit en quête de cet objet, et nous ne pouvons douter que le valet d’étage ou la femme de chambre de l’hôtel n’aient été soudoyés par lui dans ce but. Par hasard, la première bottine remise était neuve et par conséquent sans utilité. Il la renvoya et en demanda une autre — une vieille. Cet incident, très instructif, me prouva immédiatement qu’il s’agissait d’un chien en chair et en os ; aucune autre supposition n’aurait expliqué ce besoin d’une bottine vieille et cette indifférence pour une neuve. Plus un détail est futile, ridicule, plus il mérite qu’on l’examine, et le point même qui semble compliquer une affaire est, quand on le considère attentivement, celui qui très probablement l’élucidera.
„Es war natürlich wesentlich für Stapleton, einen persönlichen Gegenstand von Sir Henry zu ergattern, um den Hund, sofern er ihn benutzen wollte, auf dessen Fährte setzen zu können. Mit für ihn charakteristischer Promptheit und Kühnheit setzte er dies in die Tat um, und wir können davon ausgehen, dass er dazu den Schuhputzer des Hotels oder das Zimmermädchen bestochen hat. Zufällig war jedoch der erste Schuh, den er erhielt, ein noch ungetragener und daher für seine Zwecke wertloser. Daher ließ er ihn zurückbringen und einen anderen entwenden – ein sehr lehrreicher Zwischenfall, denn er bewies meinem Verstand einwandfrei, dass wir es mit einem richtigen Hund zu tun hatten, denn es konnte keine andere Erklärung dafür geben, dass ein alter und kein ungetragener Schuh benötigt wurde. Je ungewöhnlicher und grotesker ein Vorfall ist, um so sorgfältiger muss er analysiert werden, und gerade der Punkt, der einen Fall scheinbar kompliziert werden lässt, ist, wenn er genau und wissenschaftlich untersucht wird, meist derjenige, der den Fall aufklärt.“
« Ensuite nous reçûmes, le lendemain matin, la visite de nos nouveaux amis, toujours espionnés par Stapleton dans son cab. Il savait où je demeurais, il me connaissait de vue ; j’en conclus que la carrière criminelle de Stapleton ne se bornait pas à cette seule tentative contre les Baskerville. En effet, pendant ces trois dernières années, on a commis dans l’ouest de l’Angleterre quatre vols qualifiés, tous restés impunis. Le dernier, datant du mois de mai, à Folkestone, a été surtout remarquable par le sang-froid avec lequel le voleur masqué a brûlé la cervelle du domestique qui venait de le surprendre. Je ne serais pas étonné que Stapleton augmentât ainsi ses ressources, de jour en jour plus minces, et que, depuis longtemps déjà, il méritât d’être classé parmi les coquins les plus audacieux et les plus résolus.
„Am nächsten Morgen besuchten uns unsere Freunde, beschattet von Stapleton in der Droschke. Nach seiner Kenntnis unserer Wohnung und meiner Erscheinung sowie von seinem gesamten Verhalten her neige ich zu der Ansicht, dass Stapletons Karriere als Verbrecher sich nicht auf die Baskerville- Affäre beschränkt. Es fällt auf, dass während der letzten drei Jahre vier erwähnenswerte Einbrüche im Westen getätigt wurden, bei welchen niemals ein Schuldiger verhaftet worden ist. Der letzte davon, in Folkestone Court im Mai, ist durch die Kaltblütigkeit aufgefallen, mit welcher der junge Diener, der den maskierten, allein arbeitenden Einbrecher überrascht hat, erschossen wurde. Ich habe keinerlei Zweifel, dass Stapleton auf diese Weise seine schwindenden fi nanziellen Mittel aufstockte und schon seit vielen Jahren ein gefährlicher und zu allem fähiger Mann ist.“
« Il nous a donné la mesure de sa décision le matin où il nous a glissé entre les doigts si heureusement — pour lui, — et le fait de me renvoyer mon propre nom par le cocher prouve son audace. Dès lors, il comprit que je l’avais démasqué à Londres et qu’il n’y avait rien à tenter dans cette ville. Il retourna à Dartmoor et attendit l’arrivée du baronnet.
„Ein Beispiel für seine Geistesgegenwart hat er uns an jenem Morgen geliefert, als er uns so erfolgreich entkommen ist und die Kühnheit besaß, mir meinen eigenen Namen durch den Kutscher zu senden. Von jenem Augenblick an war ihm klar, dass ich den Fall in London übernommen hatte und es daher für ihn dort keine Gelegenheit zu handeln gab. Daher kehrte er nach Dartmoor zurück, um auf die Ankunft des Baronets zu warten.“
— Un moment ! dis-je. Vous avez certainement décrit les événements dans leur ordre chronologique, mais il est un point que vous avez laissé dans l’ombre. Que devint le chien pendant le séjour de son maître à Londres ?
„Einen Moment“, unterbrach ich ihn. „Du hast zweifellos die Reihenfolge der Ereignisse richtig beschrieben, aber einen Punkt hast du nicht erklärt. Was wurde aus dem Hund, während sein Herr in London weilte?“
— Je m’en suis préoccupé, répondit Holmes ; ce détail avait son importance. Il est hors de doute que Stapleton ait eu un confident ; mais je suis non moins certain qu’il a toujours évité avec soin de lui donner barre sur lui en lui confiant tous ses projets. Un vieux domestique, nommé Anthony, vivait à Merripit house. Ses rapports avec Stapleton remontent à plusieurs années, à l’époque où la famille habitait le Yorkshire. Cet homme ne pouvait donc ignorer que son maître et sa maîtresse fussent mari et femme. Il a disparu du pays. Or Anthony n’est pas un nom aussi commun en Angleterre qu’Antonio en Espagne ou dans l’Amérique du Sud. De même que Mme Stapleton, il parlait couramment anglais, quoique avec un curieux grasseyement. Je l’ai aperçu plusieurs fois traversant la grande fondrière de Grimpen et suivant le chemin que Stapleton avait balisé : En l’absence de son maître, il prenait probablement soin du chien, sans soupçonner toutefois l’usage auquel on le destinait.
„Dieser Frage habe ich einige Aufmerksamkeit gewidmet und er ist ohne Zweifel von Bedeutung. Es steht außer Frage, dass Stapleton einen Vertrauten gehabt haben musste, obwohl es nicht wahrscheinlich ist, dass er ihn je vollständig in seine Pläne eingeweiht hat. Es gab in Merripit House einen alten Diener namens Anthony. Seine Verbindung zu den Stapletons kann mehrere Jahre lang zurückverfolgt werden bis zu den Tagen, als er Schulleiter war, so dass dieser gewusst haben muss, dass die beiden in Wirklichkeit Mann und Frau waren. Dieser Mann ist verschwunden und hat wohl das Land verlassen. Anthony ist in England kein sehr verbreiteter Name, wohingegen Antonio in spanischen und spanisch-amerikanischen Ländern sehr geläufi g ist. Wie Mrs. Stapleton sprach auch dieser Mann gut englisch, wenn auch mit einem seltsam lispelnden Akzent. Ich habe ihn selbst beobachtet, wie er den von Stapleton markierten Weg durch das Grimpener Moor gegangen ist. Daher ist es wahrscheinlich, dass er sich in Stapletons Abwesenheit um den Hund gekümmert hat, auch wenn er womöglich nicht gewusst hat, zu welchem Zweck das Tier gebraucht wurde.“
« Les Stapleton revinrent donc à Dartmoor, bientôt suivis par sir Henry et par vous. Un mot maintenant sur l’emploi de mon temps. Peut-être vous souvient-il qu’en examinant le papier sur lequel on avait collé les mots découpés dans le Times, je regardai attentivement le filigrane. Je tenais ce papier à quelques centimètres de mes yeux et je sentis un parfum à demi évaporé de jasmin blanc. Il existe soixante-quinze parfums qu’un expert en crime doit pouvoir distinguer les uns des autres, et bien souvent — j’en ai fait l’expérience — la solution rapide d’une affaire dépend de la subtilité de l’odorat. Le parfum me révéla la présence d’une femme, et déjà mes soupçons s’étaient tournés vers les Stapleton. Donc, avant même de partir pour le Devonshire, j’étais sûr de la présence d’un chien et j’avais flairé le criminel.
„Die Stapletons fuhren also zurück nach Devonshire, wohin ihnen Sir Henry und du bald folgten. Ein Wort dazu, wie mein Wissensstand zu diesem Zeitpunkt war. Vielleicht erinnerst du dich daran, dass ich den Brief mit den aufgeklebten Wörter sehr genau nach einem Wasserzeichen untersuchte. Als ich das tat, hielt ich ihn dicht vor meine Augen, wobei mir ein leichter Parfümgeruch auffi el, der mir als ‚Weißer Jasmin‘ bekannt ist. Es gibt fünfundsiebzig Parfümarten, die ein Verbrechensexperte zu unterscheiden in der Lage sein sollte, und es gibt genug Fälle, deren Aufklärung davon abhing, dass sie sofort erkannt wurden. Der Geruch ließ auf die Gegenwart einer Dame schließen und schon begann ich an die Stapletons zu denken. So wusste ich also von der Existenz des Hundes und ahnte schon, wer der Verbrecher war, bevor wir überhaupt einen Fuß nach Devonshire gesetzt hatten.“
« Mon jeu consistait à surveiller Stapleton. Pour ne pas éveiller ses soupçons, je ne pouvais le faire qu’à la condition de ne pas être avec vous. Je trompai tout le monde, même vous, et, tandis qu’on me croyait toujours à Londres, je vins en secret à Dartmoor. Je ne supportai pas autant de privations qu’il vous plairait de le supposer ; d’ailleurs, pour bien conduire une enquête, on ne doit jamais s’arrêter à d’aussi menus détails. Le plus souvent, je demeurais à Coombe Tracey et je n’habitais la hutte de la lande que lorsque je jugeais nécessaire de me trouver sur le théâtre de l’action. Cartwright m’avait accompagné et, sous son déguisement de jeune campagnard, il me rendit de grands services. Grâce à lui, je ne manquai pas de nourriture ni de linge. Quand je surveillais Stapleton, Cartwright avait l’œil sur vous, de telle sorte que je tenais sous mes doigts toutes les touches du clavier.
„Meine Aufgabe war es nun, Stapleton zu beobachten. Es lag nun auf der Hand, dass ich dies nicht tun konnte, wenn ich mit euch zusammen war, denn er würde natürlich auf der Hut sein. Daher täuschte ich alle, dich eingeschlossen, über meine Absichten und fuhr heimlich dorthin, während mich jeder in London vermutete. Mein Ungemach war längst nicht so groß, wie du dir vorgestellt hast, doch dürfen solche trivialen Details ohnehin niemals die Untersuchung eines Falls beeinfl ussen. Die meiste Zeit über blieb ich in Coombe Tracey und nutzte die Hütte im Moor nur, wenn es angebracht war, dem Geschehen nahe zu sein. Cartwright war mit mir gekommen und in seiner Verkleidung als Junge vom Land eine große Hilfe, da ich, was Essen und saubere Wäsche betraf, von ihm abhängig war. Während ich Stapleton beobachtete, folgte Cartwright häufi g dir, so dass ich in der Lage war, alle Fäden in Händen zu halten.“
« Je vous ai déjà dit que vos rapports, expédiés sur-le-champ de Baker street à Coombe Tracey, me parvenaient rapidement. Ils m’étaient fort utiles, et principalement celui qui contenait la biographie de Stapleton. Il me permit d’établir l’identité de l’homme et de la femme ; il affermit le terrain sous mes pieds. L’évasion du convict et ses relations avec les Barrymore embrouillèrent considérablement les choses, mais vous dégageâtes la lumière d’une façon très efficace, bien que mes observations personnelles m’eussent déjà imposé les mêmes conclusions.
„Wie ich dir schon gesagt habe, erreichten mich deine Berichte rasch, indem sie umgehend aus der Baker Street nach Coombe Tracey weitergeleitet wurden. Sie leisteten mir große Dienste, vor allem jenes zufällig wahre Stück aus Stapletons Biografi e. So konnte ich die tatsächliche Identität der beiden feststellen und wusste daher genau, woran ich war. Der Fall wurde allerdings beträchtlich erschwert durch den entfl ohenen Sträfl ing und die Verbindung zwischen ihm und den Barrymores, aber das hast du ja auch auf sehr effi ziente Weise aufgeklärt, auch wenn ich durch meine eigenen Beobachtungen schon zu demselben Schluss gekommen war.“
« Le jour où vous découvrîtes ma présence sur la lande, j’étais au courant de tout, sans avoir toutefois la possibilité de déférer Stapleton au jury. Je vais plus loin : l’attentat dirigé contre sir Henry, la nuit où le malheureux convict trouva la mort, ne nous apporta pas la preuve concluante de la culpabilité du naturaliste. Il ne nous restait d’autre ressource que de le prendre sur le fait, les mains rouges de sang ; mais, pour cela, il fallait exposer sir Henry, seul, en apparence sans défense, comme un appât. Nous le fîmes, au prix de l’ébranlement des nerfs de notre client. Nous obligeâmes Stapleton à se découvrir. C’est ce qui le perdit. J’avoue que je me reproche d’avoir ainsi mis en péril la vie de sir Henry. Cela tint aux dispositions que j’avais prises. Mais comment prévoir la terrible et stupéfiante apparition de cette bête et le brouillard grâce auquel, à peine entrevue, elle se trouva sur nous. La santé de sir Henry paya la réussite de nos projets. La maladie sera heureusement de courte durée, puisque les médecins affirment qu’un voyage de quelques mois ramènera l’équilibre dans ses nerfs et l’oubli dans son cœur. Le baronnet aimait profondément et sincèrement Mme Stapleton, et la pensée qu’elle l’avait trompé est la chose qui l’a le plus douloureusement affecté dans cette sombre aventure.
„Zu dem Zeitpunkt, da du mich im Moor entdeckt hast, hatte ich umfassende Kenntnis der ganzen Angelegenheit, aber noch keinen Fall, den ich der Gerichtsbarkeit übergeben konnte. Nicht einmal Stapletons Angriff auf Sir Henry in jener Nacht, der mit dem Tod des unglücklichen Sträfl ings endete, konnte uns den Beweis eines Mordes liefern. Es gab anscheinend keine Alternative, als ihn auf frischer Tat zu ertappen, und dazu mussten wir Sir Henry benutzen, allein und scheinbar ungeschützt, als Lockvogel. Das taten wir mit dem Risiko, unserem Kunden einen schweren Schock zu verursachen, doch konnten wir unseren Fall erfolgreich abschließen und Stapleton seinem Untergang zuführen. Dass Sir Henry dieser Situation ausgesetzt wurde, ist, das muss ich zugeben, ein Vorwurf gegen die Art, wie ich den Fall gehandhabt habe, aber wir konnten wirklich nicht vorhersehen, welch schreckliches und lähmendes Schauspiel der Hund uns gab, noch konnten wir den Nebel vorhersehen, der es ihm gestattete, erst so spät vor unseren Augen aufzutauchen. Doch erreichten wir unser Ziel zu einem Preis, den mir sowohl der Spezialist als auch Dr. Mortimer als einen vorübergehenden zusicherten. Auf ihrer langen Reise werden sich nicht nur die Nerven unseres Freundes erholen, sondern er wird auch von den seelischen Wunden genesen. Seine Liebe zu Mrs. Stapleton war tief und aufrichtig, und für ihn war der traurigste Teil dieser ganzen dunklen Affäre, dass er von ihr getäuscht wurde.“
« Quel rôle a joué Mme Stapleton ? Il est incontestable que, soit par l’amour, soit par la crainte — peut-être par ces deux sentiments — son mari exerçait sur elle une réelle influence. Sur son ordre, elle consentit à passer pour sa sœur ; mais toutefois cette influence cessa, dès qu’il essaya de la convertir en un instrument de meurtre. Elle avait tenté d’avertir sir Henry autant qu’elle pouvait le faire sans compromettre son mari. De son côté, Stapleton connut les tortures de la jalousie. Quand il vit le baronnet courtiser sa femme — quoique cela rentrât dans ses plans — il ne sut pas maîtriser un accès de colère ; ce fut une faute grave, qui dévoila toute la violence de son caractère, si habilement dissimulée jusqu’alors sous ses manières froides et compassées. En encourageant l’intimité des deux jeunes gens, il provoquait les fréquentes visites de sir Henry à Merripit house et préparait pour une heure quelconque l’opportunité qu’il désirait. Le jour de la crise, sa femme se retourna subitement contre lui. On avait vaguement parlé de la mort de Selden et Mme Stapleton avait découvert, dans le pavillon du verger, la présence du chien, ce même soir où sir Henry venait dîner chez eux. Elle accusa son mari de préméditer un crime. Une scène furieuse éclata, au cours de laquelle le naturaliste lui laissa entrevoir qu’elle avait une rivale. Sa fidélité se changea aussitôt en une haine féroce. Il comprit qu’elle le trahirait. Pour lui ôter toute possibilité de communiquer avec sir Henry, il l’enferma. Il espérait sans doute — ce qui se serait certainement produit – que toute la contrée mettrait la mort du baronnet sur le compte du maléfice héréditaire, et qu’il amènerait sa femme à accepter le fait accompli et à se taire. En tout cas, j’estime qu’il se trompait et que, même sans notre intervention, son arrêt était irrévocablement prononcé. Une femme d’origine espagnole ne pardonne pas aussi facilement un semblable affront. Maintenant, mon cher Watson, je ne pourrais, sans recourir à mes notes, vous fournir plus de détails sur cette curieuse affaire. Je ne crois pas avoir rien oublié d’essentiel.
„Bleibt nur noch der Anteil zu klären, den sie an der ganzen Sache hatte. Es kann keinen Zweifel geben, dass Stapleton großen Einfl uss auf sie ausübte, mag es Angst, Liebe oder sehr wahrscheinlich beides gewesen sein, da das zwei miteinander nicht unvereinbare Gefühle sind. Jedenfalls war es letzten Endes wirkungsvoll. Auf seine Anordnung hin gab sie sich als seine Schwester aus, doch erreichte er die Grenzen seiner Macht über sie, als sie ihm direkte Hilfe bei seinen Morden leisten sollte. Sie war bereit dazu, Sir Henry zu warnen, sofern sie das tun konnte, ohne ihren Ehemann zu belasten, was sie mehrfach versuchte. Stapleton selbst war zu Eifersucht fähig, und als er sah, wie der Baronet seiner Frau den Hof machte – obwohl das Teil seines Plans war –, ging er mit einem leidenschaftlichen Gefühlsausbruch dazwischen, wodurch er sein hitziges Gemüt offenbarte, welches sonst sein selbstbeherrschtes Auftreten so geschickt verbarg. Indem er diese Vertrautheit noch ermutigte, stellte er sicher, dass Sir Henry oft nach Merripit House käme und sich ihm so früher oder später die gewünschte Gelegenheit böte. Am Tag der Entscheidung jedoch stellte sich seine Frau plötzlich gegen ihn. Sie hatte vom Tod des Sträfl ings erfahren und wusste, dass der Hund an jenem Abend, als Sir Henry zum Essen kam, im Gartenhaus versteckt war. Als sie ihren Mann mit dem beabsichtigten Verbrechen konfrontierte, kam es zu einer heftigen Auseinandersetzung, in deren Verlauf er sie zum ersten Mal wissen ließ, dass sie eine Rivalin hatte. Sofort kehrte sich ihre Treue in erbitterten Hass, und er erkannte, dass sie ihn verraten würde. Daher fesselte er sie, damit sie keine Gelegenheit bekäme, Sir Henry zu warnen, und bestimmt hoffte er, dass, wenn die ganze Grafschaft den Tod des Baronets wie zu erwarten auf den Familienfl uch schieben würde, er seine Frau wieder dazu bringen könne, eine vollendete Tatsache zu akzeptieren und Stillschweigen zu bewahren. Hier hatte er sich meiner Ansicht nach verrechnet, und auch ohne unser Zutun wäre sein Schicksal besiegelt gewesen. Eine Frau von spanischem Blut verzeiht solches Unrecht nicht so leicht. Und jetzt, mein lieber Watson, kann ich dir kein detaillierteres Bild dieses seltsamen Falles geben, ohne in meinen Aufzeichnungen nachzulesen. Mir fällt nichts Wesentliches ein, das unerklärt geblieben ist.“
— Stapleton, demandai-je, n’espérait-il pas, avec son diable de chien, faire mourir sir Henry de peur, ainsi que cela était arrivé pour sir Charles ?
„Er konnte nicht darauf bauen, Sir Henry mit seinem Geisterhund ebenso zu Tode zu erschrecken, wie es ihm bei dem alten Onkel gelungen ist.“
— Non ; la bête était sauvage, affamée. Cette apparition, si elle ne tuait pas le baronnet, avait pour but de paralyser sa résistance.
„Die Bestie war wild und halb verhungert. Wenn ihre Erscheinung ihr Opfer nicht schon zu Tode erschreckt hätte, so hätte sie wenigstens den Widerstand gelähmt.“
— Sans doute… Autre chose ! Si Stapleton avait été appelé à la succession de son parent, comment lui, l’héritier, aurait-il expliqué son séjour, sous un nom déguisé, dans le voisinage du domaine des Baskerville ? Comment aurait-il pu revendiquer cette fortune sans éveiller de soupçons ?
„Kein Zweifel. Doch eine Schwierigkeit bleibt. Wenn Stapleton die Nachfolge angetreten hätte, wie hätte er den Umstand erklärt, dass er, der Erbe, unter falschem Namen so nahe am Sitz seiner Familie lebte? Wie hätte er seinen Anspruch geltend gemacht, ohne einen Verdacht und Untersuchungen auszulösen?“
— La chose aurait été fort difficile, en vérité, et vous exigeriez de moi l’impossible, si vous me demandiez de résoudre ce problème. Je puis discuter le présent, le passé…. mais je me déclare incapable de prédire la résolution qu’un homme prendra dans l’avenir…. Mme Stapleton a entendu son mari discuter la question à plusieurs reprises. Il envisageait trois éventualités possibles. Dans la première, il revendiquerait cette fortune du fond de l’Amérique du Sud et, sans avoir à paraître en Angleterre, il serait envoyé en possession de cet héritage, sur la simple justification de son identité devant les autorités anglaises de là-bas. Dans la seconde, il se rendrait à Londres et y vivrait le temps nécessaire sous un habile déguisement. En troisième lieu, il se procurerait un complice, lequel, après la remise de toutes les preuves exigées par la loi, chausserait ses souliers moyennant une certaine commission. Par ce que nous savons de lui, nous sommes en mesure d’affirmer que Stapleton aurait tourné cette difficulté. Après ces quelques semaines de dur labeur, je crois, mon cher Watson. que nous pouvons nous octroyer un peu de distraction. Ce soir, j’ai une loge pour les Huguenots…. Soyez prêt dans une demi-heure…. Nous nous arrêterons en route pour dîner chez Marcini. »
„Das ist ein außerordentliches Problem, aber ich fürchte, dass du mich zu viel fragst, wenn du von mir erwartest, es zu lösen. Die Vergangenheit und die Gegenwart sind Gegenstand meiner Nachforschungen, aber was ein Mann in der Zukunft tun könnte, ist eine kaum zu beantwortende Frage. Mrs. Stapleton hat ihren Gatten dieses Problem zu verschiedenen Gelegenheiten diskutieren hören. Dabei ergaben sich drei mögliche Wege: Er hätte sein Recht von Südamerika einfordern, seine Identität den britischen Behörden vor Ort beweisen und so das Vermögen erlangen können, ohne überhaupt nach England zu kommen. Oder er hätte sich für die kurze Zeit, die er sich in London hätte aufhalten müssen, eine ausgefeilte Verkleidung zulegen können; oder aber er hätte einen Komplizen mit den Beweisen und Dokumenten versehen, diesen als Erben ausgegeben und dann von ihm seinen Anteil eingefordert. Nach allem, was wir über ihn wissen, gibt es keinen Zweifel, dass er einen Weg gefunden hätte, diese Schwierigkeit zu umgehen. Und jetzt, mein lieber Watson, hatten wir einige Wochen harter Arbeit, und so könnten wir einen Abend lang unsere Gedanken in eine angenehmere Richtung lenken. Ich habe eine Loge für ‚Die Hugenotten‘. Hast du schon die De Reszkes gehört? Dürfte ich dich dann bitten, in einer halben Stunde ausgehfertig zu sein, dann könnten wir noch bei Marcini‘s vorbei, um ein kleines Abendessen einzunehmen.“